Les actes de cruauté et de les mutilations de chevaux se multiplient ces dernières semaines dont certains en Bretagne. Le dernier en date connu, à Bannalec dans le Finistère a ciblé deux chevaux. Face à ce phénomène d'attaques, la gendarmerie et les propriétaires de chevaux se mobilisent.
"Pour l'instant, nous n'avons aucune piste. Tout cela n'a rien de cohérent" nous lache un gendarme breton proche de l'enquête.Même si les signalements d'attaques de chevaux se multipient ces dernières semaines, le mystère reste entier et l'affaire prend une envergure nationale. Eleveurs, propriétaires, centres équestres, gendarmes, ou simple amoureux des animaux se demandent qui peut être à l'origine de ces actes de barbarie. Certains chevaux ont des oreilles entaillées, coupées, d'autres le corps lacéré, d'autres encore énucléés et certains tués.
Ce vendredi matin, Julien Denormandie, le ministre de l’Agriculture, a assuré que "tous les dispositifs d’enquête du ministère de l’Intérieur et du ministère de la Justice sont mobilisés" afin de retrouver les auteurs de ces "actes d’une cruauté et d’une barbarie inimaginables".
La piste d'une dérive sectaire est officiellement étudiée selon le Parisien. La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) va "apporter son concours" à l'enquête de la gendarmerie nationale. "Si à ce jour, aucun élément ne permet d'établir formellement un lien avec un éventuel mouvement sectaire, certains faits rappellent des pratiques liées à des rituels sectaires et notamment dits sataniques", précise le ministère de l'Intérieur."On ne sait pas si c'est une communauté organisée ou s'il y a un effet de mimétisme. On exclut absolument aucune piste" : le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie fait le point sur l'enquête sur les mutilations de chevaux pic.twitter.com/mZQBSlXql6
— franceinfo (@franceinfo) August 28, 2020
Une cellule d'enquête spéciale dans les Côtes d'Armor
Dans les Côtes d'Armor où un cheval a été égorgé à Plouzélambre, près de Lannion et une dizaine d'autres blessés, une cellule d'enquête spéciale a été montée.Trois militaires de la compagnie de Lannion travaillent à temps complet sur les signalements de chevaux blessés, une vingtaine au total, "même si tous ne sont peut-être pas le fait d'acte volontaires d'humain" précise une source proche de l'enquête.
"La difficulté réside dans le fait de savoir si il y a un lien entre chaque fait et pour l'instant ça n'a pas l'air d'être le cas. Nous n'avons aucune piste" précise cette même source.
Les gendarmes sont en contact avec les propriétaires de chevaux et effectuent des rondes spécifiques la nuit près des centres équestres principalement dans les secteurs où des attaques ont déjà eu lieu. Dans les Côtes d'Armor, il s'agit de Lannion, Guingamp, Saint-Brieuc et Quintin.
Pas ou peu de pistes pour les gendarmes, mais "il fait peu de doute que celui ou ceux qui sont à l'origine de ces actes connaisent le monde du cheval car ils arrivent à s'en approcher sans difficultés apparemment". Des attaques qui ont lieu la nuit. Si, jusqu'à présent, aucun témoin n'a pu surprendre les agresseurs en Bretagne, un portrait robot a été diffusé par la gendarmerie de l'Yonne.
Les gendarmes appellent les éleveurs et centres équestres à la plus grande vigilance et à prendre des mesures pour surveiller leurs animaux.
Les propriétaires s'organisent
Face à cette série de sévices, les propriétaires et les professionnels se retrouvent dans des groupes Facebook afin d'organiser des tours de garde et des rondes dans les centres équestres ou aux abords des champs.
Pour Aurélie, propriétaire d'une soixantaine de chevaux à Bannalec (Finistère), "depuis une semaine, des proches, des amis et même des clients se relaient la nuit pour surveiller les prés dans lesquels se trouvent les chevaux. On dort sur place". La professionnelle ne cache pas sa peur d'avoir l'une de ses bêtes prise pour cible.