Les enseignants dénoncent un protocole sanitaire très insuffisant dans les établissements scolaires, alors même que le ministère a décidé de le renforcer. Une grève est donc annoncée ce mardi, pour une meilleure protection de tous dans les écoles, lycées et collèges, et ainsi éviter leur fermeture.
"Des cantines bondées, des couloirs encombrés, des classes toujours pleines à craquer, aucune distanciation physique" c'est avec ces mots que s'ouvre le tract appelant à la grève ce mardi 10 novembre. Les enseignants dénoncent un protocole sanitaire bien insuffisant, même si renforcé et demandent des mesures d'urgence, regrettant que les collèges et les écoles élémentaires soient absents des dernières annonces. Ils appellent ainsi à une "grève sanitaire" pour éviter de fermer ces lieux d'apprentissage, et pour une meilleure protection des élèves, des personnels et des familles.Crainte d'un nouveau confinement total
Il faut dire que les chiffres de l'épidémie s'emballent ces dernières semaines et que les établissements scolaires ne sont pas épargnés par les contaminations. La crainte majeure c'est donc de voir les écoles, les collèges et les lycées, connaître un nouveau confinement total. Et cette situation, personne n'en veut réellement. "Ce matin il y avait sept élèves absents dans une de mes classes, il y de plus en plus de contaminations dans les établissements. Il y a trop de risques pris par les adultes comme par les élèves, estime Gwenaël Le Paih, enseignant au lycée de Bruz (et représentant Snes-FSU) "Et il est hors de question de se retrouver dans la situation du mois de mars ! réagit-il encore, c'est la raison pour laquelle nous tirons toutes les sonnettes d'alarme ! Il ne faut pas de rupture d'apprentissage."
Faire face avec les moyens du bord
Le protocole renforcé annoncé le 28 octobre dernier est "inapplicable", selon le représentant syndical, car on ne peut pas aller plus loin pour éviter le brassage de populations et maintenir les distanciations physiques. Au collège Rosa Parks, à Rennes, il n'y a pas suffisamment de salles pour en attribuer une par classe, par exemple. La surpopulation scolaire ne permet pas ces aménagements. Et dans de nombreux selfs, il y a beaucoup trop de brassages aussi."
"Chaque établissement est livré à lui même et doit faire avec les moyens du bord", explique encore Jean-Marc Clery, représentant du Snes-FSU et enseignant dans le sud-Finistère. "Les situations sont ainsi très diverses selon les endroits. Certains dédoublent, d'autres attribuent des salles de classes fixes... il n'y a pas de cadrage national. Les directions font ce qu'elles peuvent, mais sont épuisées par la tâche de ces réorganisations qui se succèdent. Les mesures ne sont pas claires, ajoute encore l'enseignant et l'agacement est généralisé."
Dedoubler les classes, le principal mot d'ordre
Pour les syndicats, si les lycées ont commencé à mettre en place un fonctionnement en demi-groupe, et c'est la meilleure solution, plaident les enseignants, avec une alternance sur des semaines entières ou des moitiés de semaines, les collèges, et les écoles élémentaires sont totalement oubliés, de ce renforcement du protocole, annoncé par le gouvernement le 28 octobre dernier.
Le syndicats demandent le recrutement rapide de jeunes enseignants, un dédoublement des classes au collège, comme au lycée, une réorganisation des cantines et des temps de restauration, le réaménagement des programmes également, et le report des épreuves de spécialités au mois de juin, en particulier. D'autres mesures pourraient encore être prises, comme un nettoyage plus approfondi et une meilleure aération des espaces de travail, avec pour ce faire, l'embauche d'agents territoriaux.