La compagnie Brittany ferries, dont l'activité est quasi à l'arrêt depuis une semaine en raison de la pandémie de Covid-19, craint une année 2020 "extrêmement compliquée" tout en assurant ne pas avoir d'inquiétude à court terme.
"Nous nous préparons à une année 2020 extrêmement compliquée" a assuré jeudi lors d'une téléconférence le directeur général de l'entreprise Christophe Mathieu, tout en indiquant ne pas avoir "de craintes à court terme" du fait d'une "trésorerie positive".
Après avoir suspendu plusieurs de ses traversées entre la France, l'Espagne, le Royaume-Uni et l'Irlande, la compagnie bretonne ne transporte depuis dimanche plus que des marchandises, une activité réalisée à perte, alors que 80% de son chiffre d'affaires provient du transport de passagers. "On va attendre du gouvernement français et du gouvernement britannique qu'ils nous compensent" a indiqué M. Mathieu.
Seuls cinq navires sur les douze que compte la compagnie maritime sont actuellement exploités pour transporter du fret essentiellement depuis l'Angleterre vers la France.
"En terme de perte de chiffre d'affaire lié à l'activité passagers on va avoir perdu au bas mot 25 millions d'euros à fin avril" a précisé M. Mathieu, faisant état également d'une "très forte réduction" du nombre de réservations pour l'été.
"Non seulement on ne sait pas combien de temps (cette situation, NDLR) va durer, mais on ne sait pas non plus, et personne ne le sait, comment les gens, les Britanniques, les Français, vont recommencer à consommer des déplacements après", a-t-il noté. "Avec le Brexit on naviguait déjà un peu à vue, là on navigue encore un peu plus à vue" a regretté Christophe Mathieu.
Basée à Roscoff (Finistère), Brittany Ferries se présente comme le premier employeur de marins français, pour un chiffre d'affaires de plus de 444 millions d'euros. La compagnie transporte chaque année quelque 2,63 millions de passagers, dont 85% de Britanniques.