Ils sont près de 2 500 agriculteurs en Bretagne à s'être engagés dans des pratiques plus justes pour la terre et les hommes. Moyennant une subvention européenne d'environ 10 000 euros par an et par exploitation. Deux ans plus tard, ces primes n'ont toujours pas été payées.
En mai 2015, Valérie Josset, éleveuse de vaches laitières à Hillion dans les Côtes d'Armor, s'est engagée à changer de pratiques. Moins de maïs, moins de pesticides. Désormais, elle privilégie l'herbe de sa ferme pour nourrir ses animaux. Le choix d'une agriculture plus autonome, moins polluante. Une démarche encouragée par la promesse de subventions. Seulement voilà, près de 2 ans plus tard, aucune prime n'a été versée. Non seulement ça fragilise les trésoreries, déjà sous tension avec des prix de vente au plus bas, mais les agriculteurs n'ont aucune information quant au versement de ces primes.
Une démarche environnementale entreprise par 2300 agriculteurs bretons
Comme Valérie Josset, 2360 agriculteurs ont pris ce virage environnemental en Bretagne. Un engagement fort pour ces professionnels, qui tentent ainsi d'avoir un système de production plus en adéquation avec la nature, tout en répondant aux exigences de la société et du gouvernement. Un changement qui devait s'accompagner d'une enveloppe annuelle de 23 millions d'euros pendant 5 ans. Des fonds européens versés via une agence de paiement mise en place par l'Etat français. L'administration évoque un nouveau mode de calcul, un logiciel défaillant… Les contrats n'ont toujours pas été signés.
Selon les services de l'Etat, tous les dossiers ont bien été pris en compte. Aucune date n'est avancée en revanche pour le paiement des 10 000 euros par an et par exploitation,
Le reportage à Hillion (22) de Catherine Bazille et Fabrice Leroy
- Valérie Josset, éleveuse GAEC des 3 Sources
- Patrick Thomas, éleveur, président du CEDAPA