Le groupe agro-alimentaire Bigard ne s'est pour le moment pas engagé à revenir sur le marché du porc breton (MPB), mais maintiendra ses volumes d'achats, a déclaré mercredi le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, à l'issue d'une réunion avec les représentants de la société.
A la question de savoir si les dirigeants de Bigard s'étaient engagés lors de la rencontre à revenir sur ce marché, qu'ils boycottent depuis plus d'une semaine, Stéphane Le Foll a répondu sur France Info: "Non. (...) Il y a des discussions qui pourront avoir lieu, c'est la seule chose que je peux dire". "Ce que nous avons convenu, c'est que tout le monde va se parler", a-t-il encore déclaré.
Les deux principaux acheteurs du secteurs, Cooperl et Bigard/Socopa, refusent depuis le 10 août de participer au MPB de Plérin, jugeant trop cher le cours du porc à 1,40€ le kilo, fixé avec le gouvernement le 17 juin, pour soutenir les éleveurs en difficulté.
Depuis, Bigard a rappelé à plusieurs reprises qu'il continuerait à acheter la même quantité de porcs, mais en direct, sans passer par le MPB, au prix de référence fixé par le marché. "Les engagements sur les achats de porc que (Bigard) fait par semaine sont maintenus", a confirmé le ministre, après "près d'une heure et demi de discussions" avec les responsables de la société.
Mardi, le ministre avait reçu le président de la Cooperl, Patrice Drillet. Ce dernier avait indiqué que la coopérative refusait de revenir au MPB tant que n'auraient pas lieu des négociations pour revoir son fonctionnement.
Une cotation à haut risque jeudi
Une nouvelle cotation doit se tenir demain à Plérin. Si Bigard et la Cooperl ne reviennent pas à la table des acheteurs, les cours devraient, comme hier, rester en dessous de la barre des 1,40€.Les éleveurs de porcs, non affiliés à la Cooperl, se sont donnés rendez-vous au marché au cadran de Plérin. Ils envisagent des actions si le cours est trop bas et le nombre de porcs invendus trop important. Les éleveurs voient les porcs invendus se multiplier dans leurs exploitations, une charge financière de plus dans une période où les trésoreries sont au plus mal.