Selon l'Agence régionale de santé de Bretagne, six plages bretonnes ont dû être fermées à la baignade et interdites pour le ramassage des coquillages. En cause, la présence de bactéries comme E.Coli et de virus intestinaux dangereux pour la santé.
"La plage est fermée depuis jeudi car des analyses ont montré la présence dans l'eau de la bactérie E. coli et aussi de virus intestinaux. Pour l'instant, nous ne savons pas d'où cela vient précisément ", confirme Xavier Martin, le maire de Trégastel.
Depuis trois jours, les autorités sanitaires mais aussi les élus de la commune et de l'agglomération tentent de comprendre l'origine de cette pollution qui est intervenue juste après les pluies importantes du milieu de semaine.
"Est-ce que c'est lié aux plaisanciers qui vident en mer leur WC, ou bien des déjections canines ou encore les chevaux qui viennent sur la plage. Avec la communauté de communes, on vérifie si cela ne vient pas d'une maison."
De nouvelles analyses doivent être réalisées aujourd'hui pour voir si la contamination est toujours là. Selon le maire de Trégastel, les résultats seront connus aujourd'hui ou demain.
6 plages du Finistère et des Côtes d'Armor concernées
Selon l'Agence Régionale de Santé de Bretagne, ce sont 6 plages, essentiellement réparties sur le littoral du Finistère et des Côtes d'Armor, qui sont provisoirement interdites au public.
Sur la carte communiquée par l'Etat, avec la plage de Cos Pors à Trégastel figurent les plages de Renan à Louannec, la plage de Dibennou à Guissény, mais aussi la plage de Pors An Eis Vinis à Lannildut et deux sites sur la commune du Relecq Kerhuon (plage du Moulin Blanc et plage du Passage).
Le casse-tête des analyses en Bretagne
Pas une surprise pour l'association "Eau et Rivières de Bretagne" qui publie elle aussi de son côté des relevés de qualité des eaux du littoral. L'an passé, l'association environnementale avait même poursuivi l'ARS devant le Tribunal Administratif estimant que l'agence avait volontairement omis de déclarer des pollutions majeures.
Dans son jugement, le tribunal avait enjoint à " la directrice générale de l’Agence régionale de santé de Bretagne de procéder à la correction des données de classement des eaux de baignade de Bretagne depuis 2016 conformément aux motifs du présent jugement, et dans un délai de deux mois à compter de sa notification. » L'ARS écartait en effet certaines pollutions si elles se produisaient après des orages.
Des pollutions liées à l'agriculture et aux réseaux d'assainissement
Eaux et Rivières de BretagneAssociation de protection de l'environnement
Selon l'association, les enjeux de la qualité des eaux de baignade restent majeurs. Dans un communiqué publié après la décision du tribunal administratif, elle avait indiqué "Pendant près de 7 ans, cette mauvaise mise en œuvre des obligations de surveillance des plages a conduit à minimiser les problèmes et s'éviter de devoir pousser les investigations pour rechercher les origines des contaminations". Et elle ajoutait "la carte de Bretagne montre que les pollutions se concentrent dans les zones déjà touchées par des pollutions d’origine agricole (...) Sans pour autant dédouaner la responsabilité des collectivités et particuliers et la nécessaire mise aux normes des systèmes d’assainissement."
Les communes, elles, sont confrontées à ces interdictions alors que la saison estivale commence vraiment à l'approche du 14 juillet. "Ce n'est pas par plaisir que nous fermons une plage. C'est pour la sécurité des gens. C'est sûr qu'il y a un impact pour la fréquentation des commerces, même si la météo est moyenne." confie Xavier Martin, le maire de Trégastel.
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