Les éleveurs de porcs aimeraient pouvoir bénéficier de la hausse des cours

Les éleveurs de porcs français ont réclamé jeudi de pouvoir bénéficier d'une meilleure répercussion de la hausse mondiale des cours sur les prix payés par leurs abatteurs, dénonçant un "retard" de près de 20 centimes par rapport à leurs concurrents, allemands notamment.

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Les cours mondiaux du porc sont remontés depuis quatre semaines en raison des achats de la Chine qui subit les ravages de la peste porcine africaine (PPA) dans ses propres élevages. La Fédération nationale porcine (FNP) s'est félicitée jeudi dans un communiqué du prix de 1,393 euro le kilo, qui permet "un retour à l'équilibre dans les comptes des éleveurs".


La France en retard sur ses concurrents


Pour autant, "avec une hausse de 3 centimes sur le marché allemand aujourd'hui, la France accuse désormais un retard de près de 20 centimes" par rapport à ses "concurrents", déplore la FNP. La FNP, qui estime que cet écart n'est "pas acceptable dans un marché aussi ouvert et concurrentiel", réclame aux abatteurs français de "réévaluer leurs positions d'achat à la hausse", tout comme aux industriels, "sous peine de pénaliser les éleveurs français, notamment en matière de modernisation des élevages". "La peste porcine, qui sévit en Asie, est en train de décimer les cheptels, et génère une demande mondiale énorme", a souligné Guillaume Roué, président d'Inaporc (interprofession) dans un entretien à l'AFP.

"Les cours sont en train de monter, à des vitesses un peu différentes entre les pays. Les Allemands et les Espagnols caracolent en tête et nous, on est un peu à la traîne", a-t-il renchéri. Un phénomène d'autant plus marqué, en raison de la "concentration forte de la distribution" en France: "Les négociations commerciales ont eu lieu fin février et fin février, ce problème-là (d'écart de prix) ne se posait pas avec autant d'acuité qu'aujourd'hui", a ajouté M. Roué. "Le résultat des courses, c'est que les contrats ont été faits sur des bases plus faibles et aujourd'hui, il faut revoir ces contrats", a-t-il conclu.

Début mars, le prix de base au marché au cadran du Plérin en Bretagne, qui fait référence dans la profession, "était à 1,17 euro, aujourd'hui il est à 1,39 euro, ça a augmenté d'une bonne vingtaine de centimes, soit 17, 18%", selon M. Roué, qui confirme que le prix payé au producteur, qui est de 1,54 euro le kilo en France, atteint 1,75 euro en Allemagne, notamment du fait d'une concurrence plus forte entre les outils industriels d'abattage en Allemagne. 
 
La Chine, un des pays les plus gravement touchés par la PPA, produit habituellement 50% des porcs dans le monde, a souligné la Fédération des industriels français de la charcuterie (Fict), qui craint pour la "survie économique" de ses adhérents, notamment des PME. "Les spécialistes estiment qu'il faudra probablement bien plus qu'une année pour équilibrer à nouveau l'offre et la demande mondiale", s'alarme la Fict dans un communiqué.

Le porc qu'achètent ces entreprises "représente en moyenne plus de 50% du prix de leurs produits finis", souligne Bernard Vallat, président de la Fict. Les entreprises du secteur représentent 37 000 emplois directs en France. 
 
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