ENVIRONNEMENT. L'extension de la mine d'andalousite de Glomel : un projet qui divise

À Glomel, dans les Côtes d'Armor, Imerys produit chaque année le quart de la production mondiale d'andalousite. Le minerai rare qui sert à la production de matériaux réfractaires pour l'industrie. Pour pérenniser son site, le groupe souhaite ouvrir une quatrième fosse. Mais le projet divise. Les opposants craignent notamment des pollutions pour la ressource en eau.

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À Glomel dans les Côtes-d’Armor, le groupe Imerys qui exploite un site minier de 265 hectares a déposé un dossier pour ouvrir une quatrième fosse.

Ici, Imerys extrait depuis plus de 50 ans un minerai rare, l’andalousite, qui résiste à de fortes chaleurs et sert à la production de matériaux réfractaires pour la sidérurgie, la cimenterie, la fonderie etc...

Tous les ans, le site, qui emploie 110 salariés, produit 67 000 tonnes d'andalousite, l’équivalent de 25% de la production mondiale, 80% de la production européenne.

L'ouverture d'une nouvelle carrière a ses partisans, mais elle inquiète aussi une partie de la population et des associations de défense de l’environnement. 

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Glomel. Inquiétude au sujet du projet d'extension de la mine d'andalousite ©S. Izad/ FTV

 

Une quatrième fosse pour "pérenniser le site"

 Avec sa nouvelle carrière, Imerys dit vouloir pérenniser son site.

"Actuellement nous ne travaillons plus que sur une seule fosse", explique Thomas Louvet, le responsable du projet. "Il n’y a que sept ans de réserve, le projet de la fosse 4 doit permettre d’augmenter la durée de vie du site jusqu’en 2042"

Les carrières sont exploitées à ciel ouvert. C’est de la roche massive, le minerai est abattu à l’explosif, et acheminé vers l’usine pour "concassage, broyage, séparation, et production d'un concentré d’andalousite". 

"La demande est forte. Glomel est le seul site d’exploitation en France et en Europe", poursuit Thomas Louvet, "Les autres sont situés en Afrique du sud et au Pérou. C’est un minerai qui est reconnu stratégique, classé d’intérêt national et européen".

La fosse 4 fera comme les autres 70 m de profondeur, sur une superficie de 10 ha, "dans le périmètre déjà autorisé" précise Thomas Louvet. "Toutes les eaux du site sont récupérées, et transitent ensuite vers une ancienne fosse pour rejoindre le site de traitement des eaux."

Une nouvelle usine de traitement des eaux doit aussi voir le jour, pour un investissement de 7 millions d'euros.

Des associations s'inquiètent pour la ressource en eau 

Mais le projet divise. Le 15 avril, l'association "Douar Bev", (Terre vivante), opposée au projet, a organisé une journée baptisée "Grises mines". Une quarantaine de personnes se sont mobilisées. 

Selon l'association, " le site d'extraction est un problème parce qu’il artificialise les sols, menace les ressources en eau, détruit les paysages et génère des pollutions de toute nature."

"Lorsque vous fracturez une roche", explique Jean-Yves Jego, le président de Douar Bev, "vous libérez les minéraux qui la constituent, et par les eaux de précipitations, de drainage, vous pouvez créer des pollutions minérales sur le milieu. Et on est ici sur un milieu sensible, riche de zones humides et en tête de bassins versants. Et puis pour isoler l’andalousite des autres constituants de la roche, il faut procéder à un certain nombre de traitements chimiques qui s’accumulent sur le site comme les résidus miniers".

En attendant l'enquête publique 

En face, Imérys dit "entendre les questionnements et les préoccupations et veut poursuivre une démarche de concertation engagée depuis plus d’un an dans le cadre de la prochaine enquête publique". 

La décision aura forcément un impact sur la vie de la commune, précise Thierry Troël, le maire de Glomel. "L'exploitation minière a un impact définitif sur l'environnement puisque les roches sont broyées, concassées et qu'elles forment ensuite des "stériles" qui peuvent monter jusqu'à 35 mètres de haut. Par définition, une quatrième fosse va amplifier l'impact sur le paysage, puisque ce sont des millions de tonnes qui seront extraites et stockées sur le site. Cela aura un impact sur les volumes d'eau prélevés et rejetés dans le milieu et cela aura un impact sur la qualité de l'air. Il faut que ces impacts soient compatibles avec la vie à Glomel à moyen terme. et c'est tout l'enjeu du débat. Mais ce ne sera pas aux élus locaux de trancher, mais à l'Etat." 

A Glomel, le calendrier de l'enquête publique n’est pas encore fixé. 

Avec Stéphane Izad

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