Dans les Côtes d’Armor, une association s’est donnée pour objectif d’inscrire la côte de Granit Rose au patrimoine mondial de l’Unesco. Un comité scientifique se réunit pour la première fois ce samedi 6 février pour élaborer leur dossier de candidature.
"C’est un sacré défi, qui pourrait nous prendre 6, 8, voire 10 ans », admet Marielle Kerbaol. Inscrire la côte de Granit Rose au Patrimoine Mondial de l’Humanité, cette habitante de Trégastel y pense depuis plusieurs années déjà, convaincue de la nécessité de protéger ce site qu’elle aime tant d’une trop forte pression urbanistique et touristique.
Ce serait le plus beau label qu’on puisse avoir, qui légitimerait la valeur exceptionnelle de cette côte, qui permettrait de continuer d’accueillir les gens dans de bonnes conditions, tout en protégeant la nature.
11 universitaires soutiennent l'association
Pour atteindre cet objectif, Marielle Kerbaol crée l’association "La Côte de Granit Rose : respect et protection" dont elle devient la présidente. Forte d’une trentaine d’adhérents, la première année est consacrée à réunir un comité scientifique capable de constituer le dossier qui sera présenté à l’Unesco. Onze spécialistes et universitaires ont répondu à l’appel. Des géologues, archéologues, historiens, spécialiste de la culture bretonne, philosophe…
Après deux tentatives avortées les 21 mars et 7 novembre pour cause de confinement, ce comité va enfin pouvoir se réunir pour la première fois, ce samedi 6 février à Pleumeur-Bodou. Les premiers travaux porteront sur une délimitation du périmètre de la zone à classer et la mise en place d’un calendrier de travail. "C’est la rédaction de ce dossier qui va prendre le plus de temps. Cela demande des compétences dans tous les domaines", précise la présidente.
Passer le relais à l'Etat
Une fois ce dossier bouclé, il faudra alors trouver les relais localement pour convaincre les plus hautes instances nationales. Seul l’Etat peut présenter et défendre l’inscription de la côte de Granit Rose auprès de l’Unesco.
À ce jour, la Bretagne ne compte aucun lieu répertorié au patrimoine mondial de l’Unesco. Une demande est en cours à Carnac au titre de bien culturel. Le projet est bien avancé, le ministère de la Culture ayant reconnu "la valeur universelle et exceptionnelle" du site.
Patrimoine naturel ? Patrimoine culturel ?
De son côté, l’association "La Côte de Granit Rose : respect et protection" s’interroge sur une candidature mixte, celle d'un "site à valeur exceptionnelle", à la fois naturel et culturel.
Pour Marielle Kerbaol, la question n’est pas encore tranchée : "On est en Bretagne, et la culture bretonne est très vivante. La question sera évoquée lors de la réunion du comité scientifique. Nous nous en remettrons à leurs conclusions."