Grande Guerre : les monuments aux morts des Côtes d'Armor racontés dans un livre

Yann Lagadec vient de publier un ouvrage dédié aux monuments aux morts, dans les Côtes d'Armor, une manière de raviver leur histoire et celles des soldats morts pendant la Première Guerre mondiale. 

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On passe à côté, sans vraiment les regarder. Ils sont pourtant nombreux et portent les noms des combattants, victimes de la Première Guerre mondiale. Ce sont les monuments aux morts, Yann Lagadec enseignant-chercheur en histoire à Rennes 2 en a tiré un livre, après une réflexion avec ses élèves sur le tourisme de mémoire. 336 pages dédiées aux Côtes d'Armor, dans lesquelles il détaille leur histoire, leur construction, leur emplacement, leur financement mais aussi les prises de décision. Qui figure sur ces monuments, qui le décide ?
 

Certes, la Grande Guerre c'est Verdun, la Somme, mais localement il y a moyen d'intéresser les gens sur ce petit patrimoine invisible. Dès qu'on en parle, cela suscite l'intérêt.

Yann Lagadec

Pour Yann Lagadec, ces monuments aux morts marquent "l'hommage de la nation à ceux qui se sont battus. La plupart faisaient leur devoir de citoyen. Cela renvoie à des questions très actuelles", note-t-il. Il ajoute : "On constate un regain d'intérêt, notamment depuis le centenaire, avec un retour des cérémonies autour de ces monuments, en présence d'enfants des écoles. C'est redevenu une vraie question pour les maires, avec des rénovations mises en place." 


L'un des plus anciens, dans les Côtes d'Armor


L'un des tous premiers monumens aux morts français se trouve dans les Côtes d'Armor, à Pleudaniel. Il date de 1916. Le plus récent est à Bréhat. "L'île possédait un monument aux morts paroissial depuis les années 20, sous le porche de l'église, un bas relief sculpté par André Vermare. Un monument mort communal a ensuite été réalisé, en 2018." 

Dans le département et même en Bretagne, leur particularité se situe au niveau de leur localisation. "Ils sont installés près des lieux de culte, ont une connotation religieuse plus marquée qu'ailleurs, avec la présence même discrète, d'une croix latine." Dans la région, la langue bretonne se voit très représentée, "jusqu'à 45 % dans le Finistère"

Côté forme, "comme partout en France, ce sont en majorité des obélisques, pour les deux tiers" explique Yann Lagadec. Il existe aussi des statues de Poilus, achetées en fonderie industrielle. "Même s'il peut y avoir une standardisation, chaque monument a ses particularités. C'est souvent un tailleur de pierre local qui fait l'installation, qui grave les noms. Son orientation peut aussi lui donner du sens." 


Des créations originales


D'autres monuments prennent la forme de statues originales, créées par des sculpteurs locaux. "Il y a par exemple René Quillivic, il en a fait une vingtaine en Bretagne. Francis Renaud, originaire de Saint-Brieuc qui a sculpté des femmes en deuil très émouvants et de très beaux Poilus à Ploufragan. On peut aussi citer Armel Beaufils à Saint-Cast-Le-Guildo."
 


Le plus beau


"Pour moi, c'est celui d'Etables-sur-Mer, justement sculpté par Francis Renaud. C'est un poilu sculpté sur un menhir, récupéré dans les landes des environs. Je trouve ça beau le lien entre l'histoire de la guerre et celle de la région, un peu sacrée."


Le plus émouvant


"Celui de Quintin. Là c'est une jeune veuve qui est accompagnée de son fils, en sabot, qui vient devant un monument qui porte le médaillon d'un Poilu. On a l'image de la veuve, de l'orphelin. C'est à la fois le deuil, mais aussi la nécessité pour les jeunes générations de ne pas oublier." 
 
 

L'incertitude de la guerre incrustée dans la pierre


"Celui de Pleudaniel, on lit les dates, il est écrit guerre de 1914, 1915, 1916, 1917. On voit qu'il n'y avait pas la place d'écrire 1918 (il a été ajouté en dessous), comme si au moment où on l'avait édifié, on pensait que la guerre serait finie. Il a fallu faire avec les circonstances."
 

"Faire son deuil, construire les mémoires. Les monuments aux morts de la Grande Guerre dans les Côtes d'Armor (1914-1920)", un ouvrage de Yann Lagadec, disponible aux éditions A l'ombre des mots

 
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