La chambre régionale des comptes de Bretagne suggère la fermeture de la maternité de Guingamp pour aider le Centre hospitalier (CH) à revenir à l'équilibre budgétaire, a-t-on appris jeudi dans un communiqué de la chambre.
La maternité de Guingamp, menacée de ne plus pouvoir pratiquer d'accouchements à partir du 31 janvier 2019, avait bénéficié d'un sursis de deux ans du ministère de la Santé.
Pendant ces deux ans, l'objectif est d'"augmenter le nombre de naissances et (de) renforcer la sécurité des parturientes, ces deux objectifs étant liés", avait précisé le cabinet de la ministre de la Santé Agnès Buzyn, tout en précisant que "pendant cette période, on évaluera la capacité de la maternité à prendre en charge davantage de naissances".
Le nombre d'accouchements à la maternité de Guingamp a baissé ces dernières années : 635 en 2015, 514 en 2016, 501 en 2017. La chambre régionale des comptes, à l'origine d'un rapport sur la gestion du CH de Guingamp, pointe du doigt la situation financière "dégradée" malgré les efforts entrepris.
"Le CH est structurellement déficitaire"
"Au 31 décembre 2017, la chambre évalue à 11,5 millions d'euros, après retraitement des aides reçues, le déficit cumulé de l'établissement. Le CH est structurellement déficitaire, malgré des plans de redressement successifs, en raison notamment de charges de personnel en augmentation constante et difficilement maîtrisables", selon ce communiqué.
"Les données tant médicales que financières ne plaident pas en faveur du maintien de la maternité et ont conduit les membres de la commission spécialisée de l'organisation des soins de Bretagne à rendre à la quasi-unanimité, le 17 mai 2018, un avis favorable au non-renouvellement de l'autorisation de la maternité. La fermeture de la maternité, structurellement déficitaire, permettrait à l'établissement de se rapprocher sensiblement de l'équilibre financier", précise la chambre dans ses conclusions.
Malgré la mobilisation de la population et des élus, l'Agence régionale de santé (ARS) avait décidé, avant le sursis accordé par le ministère de la Santé, de l'arrêt des accouchements au 1er février 2019. Après cette date, seul le suivi des grossesses et des jeunes mères devait toujours se faire sur place. L'ARS avait appuyé sa décision sur la difficulté de disposer des spécialistes nécessaires, en particulier en anesthésie et pédiatrie.