Deux anciens salariés de la coopérative bretonne Triskalia, victimes d'une intoxication aux pesticides et ensuite licenciés, ont obtenu 105 000 € pour l'un et 115 000 € pour l'autre pour le préjudice subi, a statué jeudi le tribunal des affaires de sécurité sociale (Tass) de Saint-Brieuc.
Laurent Guillou et Stéphane Rouxel, employés par Triskalia, avaient manipulé sans protection des pesticides en 2009 et 2010. Ils avaient contracté alors les symptômes (saignements, vomissements, maux de tête, fatigue intense...) du syndrome "d'hypersensibilité chimique multiple", maladie chronique et invalidante mais qui n'est pas reconnue en France.
Ce jeudi, le tribunal des affaires de sécurité sociale de Saint-Brieuc a ordonné que les deux ex-salariés soient indemnisés à 105 000 € pour Stéphane Rouxel et 115 000 € pour Laurent Guillou. "Cette décision nous parait satisfaisante", a commenté leur avocat, Maître François Lafforgue. Et il a ajouté que ses clients "ne comprendraient pas si l'entreprise décidait de faire appel de la décision".
Le syndicat Sud Solidaires, qui soutient leur combat judiciaire, s'est pour sa part réjoui de cette décision qui "est une nouvelle victoire pour Stéphane et Laurent qui mènent depuis maintenant depuis près de sept ans un combat sans relâche pour faire reconnaître leur maladie, exiger réparation et dénoncer le scandale sanitaire et environnemental que représente aujourd'hui l'utilisation massive et irresponsable des pesticides dans l'industrie agroalimentaire".
Autre plainte au pénal
Par ailleurs, selon le syndicat, Stéphane Rouxel et Laurent Guillou se sont portés partie civile auprès du tribunal de grande instance de Saint-Brieuc, dans le cadre d'une plainte au pénal qu'ils ont déposée en 2010 après leur deuxième accident du travail et leur intoxication. Ils attendent que les prud'hommes de Lorient statue sur leurs licenciements.Le Tass de Saint-Brieuc avait reconnu en septembre 2014 la "faute inexcusable" de Nutréa-Triskalia pour l'intoxication en 2009 et 2010 des deux anciens salariés.