Le cycliste breton Alexandre Léauté est quintuple champion du monde 2023 sur route et sur piste. Aux Jeux paralympiques qui débutent ce jeudi 29 août à Paris, le Costarmoricain sera aligné sur cinq épreuves dont quatre en individuel. Il mise sur son expérience et le soutien du public pour monter sur plusieurs podiums. De là, à décrocher l'or sur chaque discipline...
"Paris, le public... ça va le galvaniser"
Objectif : cinq médailles, mais de quelle couleur ?
De là, à remporter cinq médailles d’or aux Jeux paralympiques de Paris 2024, et imiter Léon Marchand, comme nos confrères de l'Équipe s'aventurent déjà à dresser la comparaison ?
Il y a des épreuves où la médaille d’or va être très compliquée à aller chercher. Mais on va essayer de faire cinq médailles. Après, je ne sais pas de quelle couleur elles seront...
Alexandre Léauté,para-cycliste originaire de Saint-Caradec (Côtes-d'Armor)
Comme nos confrères du Télégramme le racontent, Emmanuel Macron lui a lui-même posé la question du possible quintuplé l'hiver dernier. À l'époque, Alexandre Léauté n’avait pas osé répondre au Président de la République que c’était plus compliqué... C'est pourtant bien la vérité. Tout simplement pour une question de catégories.
Le jeu des catégories paralympiques
Aux Jeux paralympiques, déjà toutes les épreuves ne sont pas programmées : il n'y a pas d’omnium ou de classement scratch par exemple.
Et puis, les cyclistes en situation de handicap sont répartis en différentes catégories. Comme le cyclisme peut se pratiquer en compétition sous quatre formes différentes : le hand bike (vélo à bras pour les personnes en fauteuil roulant), le vélo traditionnel, le tricycle (pour les infirmes moteurs cérébraux ayant de sévères troubles de coordination) et le tandem (pour les malvoyants et non-voyants), il existe en para-cyclisme quatre grandes catégories (la première lettre) et dans chacune d'entre elles, des sous-catégories selon le handicap (la lettre).
Alexandre Léauté est en catégorie C2 car il concourt à vélo solo (C), en compétition avec des cyclistes qui sont aussi atteintes d'hémiplégie modérée, d'amputation fémorale sans utilisation de prothèse ou d'amputations multiples assimilées (2).
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Il sera avec les coureurs de sa catégorie sur le contre-la-montre et la poursuite individuelle. Deux épreuves dans lesquelles il est donc clairement favori.
Mais sur les deux autres épreuves que sont le kilomètre et la course en ligne, il sera en plus opposé aux athlètes des catégories C1 (athlètes atteints d'hémiplégie sévère ou diplégie) et C3 (cyclistes avec une atteinte neurologique ou fonctionnelle des deux membres inférieurs ou amputé fémoral utilisant une prothèse). Alexandre Léauté va donc se retrouver dans ces deux épreuves en compétition avec des cyclistes aux handicaps plus ou moins lourds que le sien. Différents systèmes de calcul sont mis en place pour tendre vers l'équité. C'est le jeu des paralympiques !
Déjà 19 titres mondiaux
Victime d’un AVC à la naissance, qui a entraîné une atteinte partielle de sa motricité, Alexandre Léauté pédale avec une perte de 95 % de sa puissance musculaire sur le côté droit de son corps.
Sur son vélo, il compense avec un tel brio que le Costarmorcain peut déjà se vanter d'avoir remporté pas moins de 19 titres mondiaux, sur piste comme sur route. Cinq ont été récoltés en 2023, et quatre autres en mars dernier à Rio.
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Le Breton de 23 ans et demi a de l'ambition. Sans trop se mouiller, il indiquait encore il y a quelques jours aux journalistes, viser "au moins deux médailles d’or" à Paris. Ce qui est sûr aussi, c'est qu'il veut y prendre du plaisir. Pour l'y aider, deux cars de supporteurs partiront vendredi matin de Saint-Caradec et Loudéac. Objectif : soutenir leur champion breton dès le début de ses compétitions.
En lice dès vendredi 30 août
Alexandre Léauté entre en lice dès ce vendredi 30 août, à 12h50 pour les qualifications de la poursuite individuelle (C2). Si finale, elle se disputera à 15h46 le même jour.
Dès le lendemain, samedi 31 août, il sera aligné sur l'épreuve du kilomètre (C1-C3), dimanche 1ᵉʳ septembre, en vitesse par équipes (C1-C5). Puis de la piste, il passera à la route avec mercredi 4 septembre : le contre-la-montre (C2) et samedi 7 septembre : la course en ligne (C1-C3). Sacré programme en perspective !
