Les journées du Patrimoine, ces 19 et 20 septembre, sont l'occasion parfois de plonger dans le passé. C'est le cas avec la visite de Corseul dans les Côtes d'Armor, où le Temple de Mars, était il y a quelque 2000 ans, le complexe religieux d'une importante cité gallo-romaine.
Ce Temple, situé sur une hauteur, au bord de la voie romaine reliant Condate à Corseul, était visible de loin. Lieu de dévotion et de pélerinage, il était principalement dédié à Mars, dieu de la guerre et protecteur de la cité. "Mars était un dieu populaire dans l'ouest de la Gaule romain, on retrouve souvent des mentions de Mars associées à un dieu gaulois Mulo, Mars-Mullo, que l'on va retrouver à Rennes, à Vannes, dans la Mayenne, Les Pays de la Loire, la Sarthe, etc..." explique Mathieu Giffrain, médiateur du patrimoine du centre Coriosolis. La statue de Mars devait sièger dans la cella : la grande tour de 22,5 mètres de haut, placée au centre du bâtiment principal et dont il reste quelques vestiges. Le sanctuaire, autour, forme un rectangle de 100 mètres de côté. Il se compose de trois grands portiques à colonnes toscanes, avec des galeries, entourant une cour sacrée, qui pouvait accueillir près de 2 500 personnes.
"Après la guerre des Gaules poursuit Mathieu, on a une romanisation très progressive. il faut attendre plusieurs dizaines d'années pour que se mette en place une vraie administration romaine et donc ici la ville romaine de Corseul apparaît aux alentours de moins quinze avant Jésus Christ. Et à ce moment là vont apparaître des chefs lieux de cité, sur toutes ces cités nouvellement gallo-romaines." Les plus hautes fonctions de la cité sont confiées aux élites. La cité se construit sur le modèle romain, avec forum, temple, quartier commercial et les villas ou domus, ces grandes résidences réservées à la haute société. Les Gaulois vont peu à peu adopter le mode de vie romain.
A Corseul, des fouilles ont permis de mettre au jour un quartier commercial au centre du bourg actuel, caractéristique de ces cités antiques, Ce quartier de Monterfil est constitué de rues à angles droits et de hauts bâtiments, dotés de galeries et colonnes abritant les boutiques sur la rue et des hangars à l'arrière, pour le stockages des produits. On retrouve encore dans ce quartier urbain de nombreux puits.
A Corseul, il a également été découvert une luxueuse habitation, la domus du Clos Mulon, construite au 1er siècle après Jésus Christ. Cette vaste résidence, en raison de ses dimensions et de son luxe, devait être la demeure d'un riche propriétaire, aux fonctions les plus hautes dans la cité. La demeure de 600 m2, dotée d'un portique à colonnes, s'organise autour d'un grand jardin, doté d'un puit. C'est ce qu'on appelle l'atrium, l'espace de réception. Au rez de chaussée, se situent les pièces de vie et d'activités quotidiennes, alors que l'étage est réservé aux chambres.
Chantiers de fouilles et Centre d'interprétation
Des chantiers de fouilles archéologiques, menées par l'Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) sont toujours en cours à Corseul, un site qui représente une véritable mine pour mieux connaître la vie quotidienne de nos lointains ancêtres. Actuellement, les chercheurs explorent un quartier, à la périphérie nord de la ville, qui abritait un quartier artisanal. Seules les fondations y sont encores visibles, car les bâtiments devant être en bois et torchis, ils ont totalement disparus. Le centre d'interprétation Coriosolis, situé dans l'ancienne école de la commune, permet de remonter le temps et de mieux appréhender la vie de ces Gallo-romains, qui vivaient dans la cité antique.
Visites guidées et spectacle acrobatique pour les Journées du Patrimoine
A l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine, de nombreuses visites sont proposées partout en Bretagne.
Le Temple de Mars, avec le sanctuaire du Haut-Bécherel, est un des sites choisis par le service Culture de Dinan Agglomération, pour proposer un spectacle, dans l'idée de lier patrimoine et art vivant.
"Beethoven Métalo Vivace" par la Compagnie Monsieur le Directeur. Acrobatie aérienne, humour et guitare de haut vol. Ce dimanche 20 septembre à 11h30 et 16h30 en accès libre et gratuit.