Depuis la nomination de la ministre déléguée à la ruralité, beaucoup de villages sont dans l’expectative. A Merléac dans les Côtes-d’Armor, par exemple, les habitants espèrent un renouveau pour leur commune.
Dans le bourg de Merléac, à deux pas de l'église, quelques habitants égrènent une longue litanie: "Il y avait plein de commerces dans le temps. Il y avait une boucherie, un bar, un garage, ici c’était la boulangerie, plus bas une coopérative, un autre magasin, un restaurant, là un café et encore un autre café à la sortie du bourg”.
Dans les années 50, quand j’étais gosse, il y avait neuf cafés dans le bourg. Maintenant, il n’y en a aucun.
Un habitant de Merléac
Il faut dire que cette petite commune des Côtes-d’Armor, située dans le centre-Bretagne, à l’écart des grands axes, a perdu plus de la moitié de ses habitants en 50 ans. La majorité de la jeunesse a déserté les rues, et les commerces ont fermé les uns après les autres.
Le rideau de fer de la dernière épicerie est tombé définitivement il y a un peu plus d’un an. Joël Carrée, le maire de cette commune de 500 habitants, aimerait recréer de l'activité mais la partie n’est pas gagnée.
“Ce n’est pas le tout de rouvrir des commerces, il faut qu’ils vivent. Quelle est la solution ? Je ne sais pas. Peut-être associer le logement et le commerce. Pour nos anciens, ce serait un service.”
Joël Carrée, maire de Merléac
26 élèves dans l'école communale
Merléac a quand même profité ces dernières années d’un afflux de nouveaux habitants après la crise du covid. Un retour à la terre de citadins qui a permis à quelques communes du centre-Bretagne de se repeupler, le logement y étant plus accessible.
Une cinquantaine de néo-Merléaciens et Merléaciennes sont venus s’installer ici. Tout de même 10 % de la population. Si les jeunes ne sont pas très nombreux, ils sont pour le moment suffisamment pour maintenir l’activité de l’école. La fierté et le combat du maire. 26 élèves répartis en deux classes de plusieurs niveaux.
“Les enfants sont bien. Ils évoluent bien. Rien que de les entendre jouer dans la cour, c’est un plaisir pour nos aînés”.
Joël Carrée, maire de Merléac
Si cette commune, qui devrait sortir de la zone blanche dans moins de deux ans, n’a pas le sentiment véritablement “d’être laissée pour compte”, elle attend tout de même beaucoup de la nomination de la sénatrice bretonne Françoise Gatel au poste de ministre déléguée chargée de la ruralité, du commerce et de l’artisanat.
“Il nous manque des services, surtout - précise Joël Carrée - Il n’y a plus de médecins, les maisons de retraite c’est compliqué. Au niveau de la santé et des commerces, il va y avoir de quoi faire. La ministre va avoir du travail.”