Organisé en marge du festival de BD d'Angoulême, le concours de BD Hippocampe récompense les auteurs de bande dessinée en situation de handicap. Louise Le Bouder originaire de Lannion fait partie des lauréats.
"Envie de" c'était le thème de l'édition 2018, du concours de BD Hippocampe, organisé en marge du festival de BD d'Angoulême. Ce concours s'adresse aux personnes en situation de handicap. Il existe depuis 20 ans, lancé par l'association "Hippocampe" et sous l'impulsion de Mireille Malot sa présidente pour laquelle "on est tous égaux" lorsqu'il s'agit decréativité. Des dessinateurs célèbres comme Frank Margerin font partie du jury depuis les débuts. L'aventure a même permis la création d'un ESAT en lien avec les arts graphiques à Angoulême.
Louise récompensée par un prix individuel
L'édition 2018 a vu une forte participation avec 3600 compétiteurs, soit 1200 planches proposées, venues de France, de Belgique, de Suisse ou encore d'Espagne.
Parmi elles, celle de Louise Le Bouder, originaire de Lannion. La jeune fille de âgée de 14 ans est atteinte d'une maladie génétique osseuse. Elle dessine depuis toute petite et aimerait bien faire de la BD son métier. Elle a déjà participé à plusieurs concours, comme celui de Perros-Guirec ou de Saint-Malo. "Le concours Hippocampe est le plus gros en terme de visibilité" raconte Marie, sa mère. Son professeur d'arts plastiques en collège l'a incité à y participer.
"Le thème m'a vraiment séduit"
La planche de Louise raconte l'envie de courir. "Le thème m'a vraiment séduit" explique t-elle. "Je savais dès le départ que j'avais envie de la faire sur mon handicap." Il y a un an, la collégienne se retrouve en fauteuil plusieurs mois. Elle avait envie de retranscrire l'émotion vécue à cette époque. "Depuis, j'ai pris du recul par rapport à ce que j'ai enduré."
Le concours a été l'occasion pour elle de tester de nouvelles techniques de dessin, en utilisant à la fois de l'encre de Chine, de la peinture acrylique et de l'aquarelle, tout en jouant sur son ressenti. Elle a d'abord réalisé ses cases une par une, avant de les assembler. Louise dit beaucoup travailler sur les corps. Elle oscille entre un style "assez doux" et "brouillon". Sa planche a en tout cas séduit le jury qui a relevé "la maturité et l'émotion du dessin". Prochain objectif pour Louise ? Intégrer une section arts appliquées au lycée à Tréguier l'année prochaine.