Eric Le Goff a accepté un pari complètement fou : traverser sous l'eau et sur son vélo les 300 mètres qui séparent l'île Grande à l'île d'Aval dans les Côtes d'Armor. Il souhaite apporter des galettes bretonnes à l'insulaire qui y réside. Pour réussir ce défi, il a bricolé et lesté son VTT.
C'est une livraison qui sort un peu de l'ordinaire. Le colis ? Un paquet de galettes bretonnes. Le moyen de locomotion : un vélo. La distance ? 300 mètres. C’est-à-dire la distance qui sépare la plage de Toul Gwen, à l’île Grande (Côtes d’Armor), à l’île d’Aval. Le livreur devra donc faire la traverser sous l'eau. "Un pari complètement con" qu'Eric Le Goff a décidé de relever.
Tout est parti d'une simple visite. "Un jour, on est allés sur l’île d'Aval pour rencontrer le nouveau propriétaire, explique Eric Le Goff, le biscuitier de Belle-isle-en-Terre qui s'improvise livreur subaquatique. On lui a apporté une bouteille de vin et des galettes. On voulait y retourner pour lui offrir d'autres gâteaux et on s’est amusé à imaginer comment on allait lui emmener à marée haute." Après le champion français de wakeboard qui fait le buzz sous l'eau dans les côte d'Armor, ce sera notre cycliste local !
"Un pari complètement con"
Il pense d'abord à une moto électrique avant de se dire qu'il pourrait y aller tout simplement à vélo. Avec ses camarades de son club de VTT, ils en parlent et en rient. "Les gars me chambraient là-dessus. Un ami a fini par parier que je n'y arriverai jamais. Là, ça m'a attisé encore plus ! J'ai pris le pari. C’est complètement con mais je m'y suis engagé donc faut y aller."
Avec son complice Marc Cadoret, un Bellilois d'adoption et ingénieur de métier, ils commencent à bricoler et lester un vélo tout-terrain. "On a testé une première fois et là je me dis, le pari est perdu, se souvient Eric Le Goff. Marc m’encourage et me dit : tu changes le braquet et on réessaye. Et là, ça accroche...” S’ensuit une série d’essais, de bricolages et de système D. “Je suis même allé chez mon garagiste pour chercher du plomb et j’ai fondu 10 kilos de plomb.”
Un pneu classique rempli d'eau
"La roue arrière qu’a fabriquée Marc, elle est phénoménale, explique le cycliste. C'est un pneu classique qu’on a bricolé. On a gonflé la chambre à air avec de l’eau pour alourdir le vélo et on a fixé comme des équerres dessus." Le tout est lesté de près de 50 kilos.
Avant de se lancer ce vendredi 13 septembre, les deux amis on fait deux traversées pour tester. Ce jeudi, ils ont fait la deuxième. "Je suis vivant ! Il y a encore quelques réglages à faire. Il faut modifier la boussole pour l’avoir plus loin sur le guidon et il faut alourdir la roue avant. J’ai fait des roues arrière ! C’est sympa à filmer mais moins sympa pour avancer."
Une coquette somme est en jeu
Ce sportif dans l'âme a dû fournir "d'énormes efforts sur les bras et les jambes pour avancer. Les muscles sont tendus. On voit bien que ce n’est pas bidon !" La première fois, il a fait la traversée en 30 minutes. "Je suis sorti frigorifié. Avec la nouvelle motricité, je vais plus vite, je me guide mieux. On gagne du temps. Je pense pouvoir le faire en un petit quart d’heure."
Avec son ami du club de VTT, il a parié "une coquette somme". Une somme que le parieur va devoir très probablement payer. "On verra s’il a une parole ! S’il fait le chèque ça sera pour l’association des Amis du patrimoine Bellilois.” En tout cas, que cela serve de leçon aux connaissances d’Eric Le Goff, de toute évidence, il vaut mieux s’abstenir de parier avec lui. Aussi fou que soit le pari.