Le Cross Corsen va déposer plainte pour un canular à l'origine du déclenchement de secours aériens et maritimes. Un adolescent a lancé un appel de détresse fictif, faisant croire qu'il était réfugié sur un radeau pneumatique à la suite d'un naufrage.
Le cas n'est pas fréquent. Le Cross Corsen a décidé de porter plainte à la suite d'un canular qui a mobilisé de nombreux moyens de secours.
Un naufragé fictif
C'est ce jeudi, peu après 20h que le Centre des pompiers CODIS 22 relaie au Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage (CROSS) de Corsen un appel de détresse d'une victime se signalant réfugiée sur un radeau pneumatique à la suite du naufrage de son bateau. Mais la communication avec la victime a rapidement été interrompue avant de pouvoir identifier l'appelant, son navire, ou même le nombre de passagers ou la localisation du radeau.Malgré plusieurs essais, les secours n'arrivent plus à recontacter la personne ayant appelé. Ils déclenchent donc à 20h32 l'hélicoptère de la gendarmerie de Lannion et lance une réquisition téléphonique auprès des opérateurs GSM pour obtenir l'identification de l'appelant et sa géolocalisation.
10 minutes plus tard, l'hélicoptère et le canot SNSM de Loguivy sont envoyés pour une recherche dans l'ouest de l'île de Bréhat. Par le biais de l'opérateur téléphonique, l'appelant est identifié. Il s'agit d'un jeune d'une quinzaine d'années, en stage avec l'école des Glénans, base de Paimpol. Peu après 21h, le centre des Glénans signale que le stagiaire est retrouvé sain et sauf au camp de la base de l'île verte et qu'il s'agit d'un canular. Les moyens de recherche et de sauvetage sont alors désengagés.
8 à 10% de faux appels de détresse
La préfecture maritime tient à condamner les faux appels de détresse et canulars de ce type. Suite à de tels agissements, la chaîne de recherche et de sauvetage en mer est détournée de sa mission, sans parler du coût des moyens mis en oeuvre. Ce jeudi soir, lors de leur déploiement, ces secours n'étaient pas disponibles pour un éventuel sauvetage en mer de vies humaines en danger.Chaque année, les CROSS dépendant de la Préfecture maritime de l'Atlantique enregistrent 8 à 10% de faux appels de détresse. Il y a parfois des personnes de bonne foi appelant suite à des erreurs de manipulations liées à une méconnaissance du milieu marin et des équipements, mais il y a aussi des actes délibérés de malveillance comme celui de ce jeudi. Parmi ces derniers, sont relevés une bonne part de tirs de fusées rouges qui irrémédiablement donnent lieu à des appels de personnes les repérant.
La Préfecture Maritime rappelle que le code pénal prévoit une peine pouvant aller jusqu'à 2 ans d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende pour une fausse alerte de nature à provoquer l'intervention inutile des secours.
Capitaine de Frégate Louis-Xavier Renaux, responsable service communication Préfecture maritime de l'Atlantique
Plainte du Cross Corsen
Une plainte va être déposée par le Cross Corsen. Une démarche peu courante car les auteurs de ces actes malveillants sont rarement identifiés.
Capitaine de Frégate Louis-Xavier Renaux, responsable service communication Préfecture maritime de l'Atlantique