La cour administrative d'appel de Nantes vient d'examiner la demande d'une habitante de Perros-Guirec, suite à un jugement du Tribunal administratif de Rennes dans le dossier qui l'oppose à Lannion-Trégor-Communauté autour d'un projet de parking près des Rochers de Ploumanac'h. Elle conteste l'urbanisation de cette zone dont une partie empiète sur son terrain.
L'habitante de Perros-Guirec (Côtes d'Armor) qui avait fait annuler un volet du Plan local d'urbanisme (PLU) de la commune en mars 2021 a demandé vendredi 6 mai 2022 à la cour administrative d'appel de Nantes d'annuler ce jugement du tribunal administratif de Rennes qui ne lui avait "que partiellement" donné raison.
Litige autour de la zone d'urbanisation du secteur de Mezo Braz
L'affaire concerne le projet de construction d’un parking pour voitures, vélos et remorques à bateaux sur le secteur de Mezo Braz, espace aujourd’hui en friche aux abords des rochers de Ploumanac’h et comprenant une zone humide classée. Pour donner accès à ce futur parking, plusieurs entrées sont prévues, dont une qui empiète sur le terrain d’Erika Verdon
Lannion-Trégor Communauté (LTC) , dont la délibération du conseil communautaire du 7 novembre 2017 avait donc été annulée en partie , a aussi contesté de son côté cette décision de première instance. Les juges rennais avaient en fait censuré l'urbanisation de la seule partie sud sur le secteur de Mezo Bras : elle ne peut être vue comme "limitée", comme l'exige la loi, au vu de la "vaste zone naturelle" que jouxte la zone, la "proximité avec le littoral" et "la densité de l'urbanisation permise".
Erika Verdon, pour sa part, conteste toujours l'urbanisation de l'ensemble du secteur et la création d'un parking pour "répondre à la forte fréquentation touristique" de Ploumanac'h - qui avait été élu en 2015 "village préféré des Français".
Un terrain habituellement "Gorgé d'eau"
Propriétaire de plusieurs parcelles incluses dans cette zone, la requérante s'inquiète tout particulièrement du fait qu'un "emplacement réservé" ait été arrêté sur cette "zone humide" : le terrain est "habituellement gorgé d'eau" et "recouvert de plantes hygrophiles une partie de l'année" a t'elle expliqué durant l'audience.
Mais ce parti pris d'urbanisation était justifié par "la nécessité de prévoir un nouveau lieu de stockage facilement accessible depuis le port pour les remorques à bateaux actuellement stockés sur les quais", expliquaient à l'époque les élus locaux.
Lors de l'audience en appel, le rapporteur public a proposé de donner raison à Erika Verdon : "aucune analyse" n'a été faite des différentes espèces animales qui peuplent le secteur, comme le crapaud épineux, le rat des moissons ou encore la linotte mélodieuse. Or cette "insuffisance" a été "de nature à exercer une influence" sur le sens de la décision des élus.
les juges rendront leur arrêt dans les prochaines semaines.