Début novembre 2022, Air Breizh a publié son étude sur les pesticides pouvant être présents dans l'air de la région. En 2021, l'organisme a détecté 26 pesticides, dont 8 interdits dans les Côtes-d'Armor et en Ile-et-Vilaine. Mais selon le président d'Air Breizh, "La Bretagne n'est pas plus impactée que d'autres régions".
Air Breizh, organisme agréé pour mesurer la qualité de l'air en Bretagne, a dévoilé le bilan de son étude sur les pesticides potentiellement présents dans l'air de la région. Au total, sur l'année 2021, parmi les 77 substances analysées, 26 pesticides ont été détectés sur trois sites différents : deux en Ille-et-Vilaine et un dans les Côtes-d'Armor. Entre 30 et 37 prélèvements ont été réalisés durant l’année 2021 suivant les sites.
Huit pesticides interdits détectés dans l'air breton
Parmi les substances détectées, 8 sont interdites d’utilisation : 2 herbicides (oryzalin et oxadiazon), 1 fongicide (chlorothalonil), 5 insecticides (lindane, heptachlore, perméthrine, chlorpyriphos ethyl et méthyl. "Leur persistance dans l’environnement après leur interdiction peut s’expliquer par différentes raisons : une forte rémanence dans les sols comme pour le lindane qui est un produit volatil et très difficile à détruire. Pour le chlorothalonil, l'hypothèse est que les derniers stocks ont été utilisés illégalement après son interdiction en mai 2020", explique Alain Laplanche, président d'Air Breizh.
La grande majorité des pesticides détectés sont des herbicides, les substances les plus vendues en Bretagne. "Elles présentent les concentrations les plus élevées dans l’air, essentiellement durant l’automne", explique Air Breizh.
Alain Laplanche se veut rassurant : "Il n'y a pas beaucoup de danger. La Bretagne n'est pas plus impactée que d'autres régions". Il ajoute : "Les pesticides voyagent, elles ne restent pas là où elles sont". À noter également qu'il n'y a pas de "règlement qui vise le seuil de pesticide en l'air".
Le site urbain étudié moins touché par les pesticides
Des aides financières ont permis d'assurer une surveillance sur trois lieux différents :
- Le site rural de Kergoff, dans les Côtes-d'Armor. Un lieu entouré de parcelles cultivées et sous influence agricole de grandes cultures.
- Le site historique péri-urbain de Mordelles, près de Rennes. Ce dernier est aussi sous influence de grandes cultures. Il faisait partie des trois sites investigués en Bretagne lors de la campagne nationale.
- Le site urbain de Rennes Pays-Bas, situé dans un quartier résidentiel au sud de Rennes. Il s’agit d’une station de mesure réglementaire, assurant la surveillance des niveaux de fond de l’agglomération.
Ces trois sites sont situés à différentes distances des parcelles agricoles. Le bilan confirme que le site urbain présente moins de pesticides. Les niveaux de concentration des substances diminuent en fonction de l’éloignement des parcelles agricoles mais "ça dépend de la météo, du vent, de la volatilité du produit", souligne Alain Laplanche.
Une surveillance prolongée sur le site de Mordelles
La surveillance a été prolongée en 2022 sur le site péri-urbain de Mordelles, retenu comme site régional dans le cadre de la surveillance nationale. La Chambre d'agriculture de Bretagne devrait mener une enquête sur les usages agricoles autour de ce site.