Matthias le Trocquer est le coordinateur des Jeunes Insoumis de Saint-Brieuc. A seulement 19 ans, il s'est présenté aux dernières élections départementales. Il appelle la jeunesse à se mobiliser autour de Jean-Luc Mélenchon. Ecologie ou économie, l'heure est selon lui à la rupture. Entretien.
La COP 26 se poursuit jusqu'au 12 Novembre à Glasgow. Pour Jean-Luc Mélenchon, ce sommet international n'est que du " bla bla". Êtes-vous aussi sévère ?
La Cop 26 a le mérite de poser la question de l'urgence climatique. Emmanuel Macron a beau jeu durant ce sommet de donner les bons et les mauvais points, mais lui, qu'a t-il fait depuis 4 ans ? C'est le président qui a introduit les néonicotinoïdes, qui a été deux fois condamné par la justice pour inaction climatique et qui voit ses banques être les principaux financeurs des énergies fossiles.
? Pendant que #Macron distribue les bons et mauvais points du climat à la #COP26 , l'heure est venue de faire le bilan de celui qui a vu son état être condamné 2x fois pour inaction climatique, qui a réintroduit les neonicotinoïdes et abandonné ses promesses sur le glyphosate. pic.twitter.com/s5oxJwmt4g
— Matthias Le Trocquer (@MLeTrocquer_) November 7, 2021
Concernant la lutte contre le réchauffement climatique, chaque candidat à la Présidentielle y va de ses propositions. La France Insoumise ne croit pas au nucléaire et mise tout sur l'éolien flottant. Mais un parc éolien comme celui actuellement en chantier en baie de Saint-Brieuc est-il pour vous pertinent ?
Il est conduit par la multinationale Iberdrola qui est une entreprise voyou et anti-sociale. Si Jean-Luc Mélenchon est élu président, ce chantier sera stoppé.
En mars prochain, 400 000 jeunes éloignés de l'emploi pourront bénéficier du contrat engagement jeune. 500 euros mensuels en échange d'un parcours d'insertion. Ce "donnant - donnant" est-il intéressant ?
Avec ce contrat, le chef de l'Etat enfonce le clou de la précarité. En clair, le message c'est : " Engagez-vous pour 5 euros de l'heure et fermez-là " !
Il y a encore quelques semaines, on nous promettait une mobilisation pour un million de jeunes. Aujourd'hui, on se retrouve avec un dispositif pour 400 000 jeunes qui existe déjà. Tout cela n'est qu'une entourloupe. Emmanuel Macron ne sera jamais le président des jeunes et restera le président des riches.
Jean-Luc Mélenchon multiplie actuellement les rencontres avec les étudiants dans les facultés et les campus. L'électorat jeune est pour l'Union Populaire une priorité pour cette élection présidentielle ?
On sait qu'aujourd'hui, le premier parti de la jeunesse c'est l'abstention. Et bien nous, nous leur disons qu'ils doivent faire de la politique, qu'ils doivent finalement s'occuper de ce qui les regarde. Sinon, ce seront toujours les mêmes qui le feront pour eux et à la fin rien ne changera.
Mais les divisions au sein de la gauche avec déjà 5 candidats en lice n'incitent peut-être pas à l'engagement ?
Nous ne sommes pas hostiles à l'idée d'une union de la gauche. En 2019, Jean-Luc Mélenchon avait déjà proposé l'idée d'une grande fédération populaire. Sans succès. Alors aujourd'hui, ceux qui en font la publicité ne sont pas les plus honnêtes sur le sujet.
Il y a une naïveté qui frôle l'imbécilité à penser que les plus pauvres vont se réconcilier avec leurs bourreaux, sous prétexte d'une quelconque union des forces de progrès. Nous, nous souhaitons fédérer à la base tant que l'union n'est pas possible en haut. Fédérer tous les gens pauvres qui ne sont pas ou mal inscrits sur les listes électorales ; c'est ce que nous faisons depuis cet été avec les caravanes de l'Union Populaire.
Notre stratégie c'est de fédérer, par-delà les âges, ceux qui veulent que cela change !