Il a « hébergé » Morgane pendant sa fugue. Cet homme de 21 ans, employé de bijouterie à Coutances, dans la Manche, était déjà poursuivi pour "soustraction" d'une mineure de 14 ans. Le procureur de la République de Saint-Brieuc Nicolas Heitz a demandé son placement en détention provisoire.
Alors que des centaines de personnes la recherchaient notamment du côté de Pabu, dans les Côtes d’Armor, Morgane se trouvait en fait à Coutances, dans la Manche, dans l’appartement d’un homme de 21 ans.
A-t-elle été kidnappée et séquestrée ? A priori non, mais c’est un point clé qui reste à déterminer par les enquêteurs.
L’homme a en tous cas été placé en garde à vue pour « arrestation, enlèvement, séquestration sur mineur de moins de quinze ans ». Arrêté sur son lieu de travail, il n'a opposé aucune résistance.
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Très actif sur les réseaux sociaux à l’été 2024
Selon ses déclarations, il a rencontré Morgane sur le réseau social Snapchat trois mois auparavant. C’est elle qui l’aurait contacté le dimanche 24 novembre, lui faisant part d'une altercation avec ses parents et "d'intentions suicidaires".
L'homme se dit lui-même utilisateur des réseaux sociaux, et avoir une vie sociale virtuelle composé de nombeux faux amis. Il avait lui-même pu souffrir d'avoir vu ses photos diffusées sur les réseaux.
Nicolas Heitz, procureur de la République de Saint-Brieuc
Tôt le lendemain, le suspect prenait la route vers Pabu pour se rendre à l'adresse indiquée par l'adolescente. Elle serait montée de son plein gré dans sa voiture, en lui demandant de partir.
Selon le procureur, "l'homme se dit lui-même utilisateur des réseaux sociaux, et avoir une vie sociale virtuelle composée de nombeux faux amis. Il avait lui-même pu souffrir d'avoir vu ses photos diffusées sur les réseaux".
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Résident dans un foyer de Jeunes travailleurs en Normandie
Il l'a alors conduite dans sa chambre du foyer de jeunes travailleurs (FJT), en périphérie de Coutances, ville de la Manche située à quelque 200 km de la commune d'origine de l'adolescente. C'est là qu'elle a été reetrouvée ce mardi 10 décembre.
Le procureur a fait savoir que le gardé à vue et Morgane ont tous deux nié avoir eu une relation sexuelle.
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Employé de bijouterie
Le suspect doit être présenté au juge d’instruction ce jeudi 12 décembre. Le procureur de la République de Saint-Brieuc Nicolas Heitz a annoncé ce mercredi 11 qu'il demanderait son placement en détention provisoire pour éviter tout "risque de réitération".
Après avoir fait plusieurs petits boulot, le suspect, passionné d'orfèvrerie, travaillait depuis un mois dans une bijouterie originaire de l'Ille-et-Vilaine. A son sujet, Nicolas Heitz parle d'un parcours personnel et scolaire "complexe".
Une relation ambigüe avec Morgane
Actuellement hospitalisée, Morgane, qui sera de nouveau entendue par des enquêteurs, a dit "s'être disputée avec la personne interpellée qui lui avait porté des coups sur la tête" quand elle se serait plainte d'avoir faim et qu'il ne s'occupait pas assez d'elle, a détaillé le procureur.
L'adolescente a dit ne pas pouvoir sortir de la chambre située en rez-de-chaussée, dont les volets étaient fermés et la porte fermée à clé, mais qui pouvait se déverrouiller de l'intérieur. La collégienne avait aussi accès à un ordinateur connecté à internet.
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Tentatives de suicide et soins psychiatriques
En garde à vue, l'homme a reconnu une faute, mais assure que Morgane souhaitait partir.
Le suspect a expliqué avoir été harcelé lui-même par le passé, avoir fait "plusieurs tentatives de suicide et avoir été hospitalisé en soins psychiatriques", a encore indiqué Nicolas Heitz.
Un casier judiciaire presque vierge
L’individu a été entendu à trois reprises depuis le début de sa garde à vue. Son casier judiciaire ne mentionne qu’un excès de vitesse, qui remonte à 2022.
Il n'était pas fiché au Fijais (Fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes).
Cependant, il devait comparaître ce mercredi 11décembre devant le tribunal de Beauvais pour une affaire de séquestration d’une mineure de 14 ans, des faits remontant au 8 avril 2024.