"Assurez ou on va tous y rester " : le cri d'alarme des restaurateurs pour ne pas mourir

Ils ne peuvent plus accueillir leurs clients et ne réalisent plus aucun chiffre d'affaire, nombre de restaurateurs redoutent la faillite. Ils découvrent que leurs contrats d'assurance ne prendront pas en charge cette perte sèche. Ils en appellent collectivement aux compagnies pour ne pas mourir.

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"Restoensemble" : c'est sous cette bannière que les restaurateurs de France se rallient sur les réseaux sociaux. Ils ne peuvent plus travailler et en appelle à l'Etat pour décréter l' "état de catastrophe naturelle sanitaire". Incontournable selon eux pour obtenir une prise en charge par les compagnies d'assurance.


"Il y aura de la casse, quoiqu'il arrive"


La mobilisation démarrée en Charente-Maritime a gagné la Bretagne. Dominique Spenlehauer, président de l'UMIH des Côtes d'Armor, le syndicat professionnel des restaurateurs et des hôteliers, en a la certitude, "il y aura de la casse. On a des adhérents très alarmés avec des trésoreries précaires et certains ne sont pas encore remis de la période Gilets Jaunes et réforme des retraites. Zéro faillite, je n'y crois pas".
 
 

Aucun chiffre d'affaire depuis le 14 mars, date de fermeture obligatoire


"Le ministre nous a laissé 4 heures pour tout arrêter, un samedi à 20 heures, mais on avait déjà rentré notre marchandise", se souvient Dominique Spenlehauer, encore attristé d'avoir dû jeter des produits frais. Ensuite les annulations se sont enchaînées, dans son restaurant Le Moulin à Fouler à Ploumagoar, et puis les salles vides.


Un virus inassurable


Les restaurateurs réclament une prise en charge de cette perte sèche par les assureurs. Ils ont bien adressé une déclaration de sinistre à leurs compagnies, mais les échanges sur les réseaux sociaux laissent entendre que ce serait peine perdue.

Le cas de figure ne serait pas prévu dans les contrats, comme l'explique un professionnel sur Facebook. "L'assureur nous a déjà répondu négativement et sur leur site internet il est écrit en 1ère page que ce virus est inassurable. Ils ne veulent même pas prendre en considération la perte de marchandises subie par la fermeture".

Sauf à obtenir l' état de catastrophe naturelle sanitaire. Un courrier à été adressé en ce sens à Bruno Le Maire.
Et il y a urgence selon les signataires.

"On a besoin d'être entendus et qu'on finisse par être aidés", lance Solange Adam. Elle et son mari Nicolas tiennent le restaurant La Vieille Tour à Plérin. Ils emploient 13 personnes. "On va devoir verser les salaires mardi et mercredi, et on ne sait toujours pas dans combien de temps on va être remboursé. 13 salaires, c'est un montant très important sans avoir eu de rentrée d'argent depuis quinze jours".
 
Et la réouverture n'est pas pour demain. Heureusement les banques ont gelé le remboursement des prêts, mais les restaurateurs le redoutent : un mois de fermeture supplémentaire leur serait fatal.

 
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