Dans la baie de Lancieux dans les Côtes d'Armor, une faille s'est ouverte dans la digue il y a 2 ans. Depuis, la mer s'y engouffre et menace la route voisine. Le conservatoire du littoral a décidé de laisser faire.
Quand la mer reprend ses droits, les Hommes essaient de négocier. C'est le cas à Beaussais-sur-Mer dans la baie de Lancieux. Une digue a été construite par des moines au 16ème siècle pour développer l’agriculture dans la baie. Mais les assauts de la mer ont ouvert une brèche à un kilomètre de la D768 qui relie Dinard à Plancoët.
Montée du niveau de la mer
Une faille qui laisse présager l'arrivée de la mer sur cette route dans une cinquantaine d'années. "Le niveau de la mer va monter de 70 à 80 centimètres et surtout les tempêtes vont être de plus en plus violentes", prédit Pascal Berteaud, directeur général de CEREMA. Cette entreprise publique étudie le sol en prélevant des échantillons tous les 70 centimètres.
"On va regarder comment se comportent les matériaux en imaginant une lame d'eau qui arrive au niveau de l'ouvrage, commente Raphaël Benot, géologue et chef du groupe Risques Naturels et Littoraux à la CEREMA. Si ça pousse, est ce que les matériaux vont tenir ou pas ?"
Plusieurs scenarios possibles
Le but : conseiller les décideurs politiques sur les réponses à apporter. La décision a déjà été actée de ne pas reconstruire de digue. Dès lors, plusieurs scenarios se profilent : laisser la route en l’état, la reconstruire ou la reconstruire un peu plus loin.
"C'est important de savoir ce qu'il y a sous cette route pour savoir comment elle va se comporter quand l'eau va monter", précise Jérôme Mauxion, sondeur en géotechnique.
Les sondeurs veulent descendre jusqu’à 8 mètres sous terre, pour si possible, toucher la roche et vérifier la stabilité des couches. Ces scientifiques se voient comme des aides à la décision. Aux avant-postes, ils constatent que ces dernières années, les élus ont pris conscience des répercussions du changement climatique.