En 2000, alors élèves à l'école Sainte-Anne de Loudéac, ils avaient écrit leurs souhaits pour leur avenir. 22 ans plus tard, ces enfants devenus grands se sont réunis ce 26 juin pour redécouvrir cet avenir qu'ils avaient couché sur papier. Alors, sont-ils vraiment devenus "esthéticienne" ou possèdent-ils "un appartement à Monaco avec vue sur la mer"?
Au moment du passage à l'an 2000, les élèves de l'école primaire Saint-Anne de Loudéac (Côtes-d'Armor) avait écrit des lettres dans lesquelles ils décrivaient leur avenir. Ce 26 juin, ces élèves devenus trentenaires se sont réunis pour ressortir ces courriers du siècle dernier. Sur les photos de classe, Jean-Louis, Anne, Emeline ou encore Edwin se reconnaissent sans grand mal, même s'ils ont bien changé.
Jean-Louis vient de récupérer sa lettre et remonte le temps. Il rit devant l'avenir qu'il se promettait en CM2. "En l’an 2000, je ferai comme métier ingénieur en mécanique, j'aimerai avoir un grand garage avec station-service à Rennes. J'aurai une femme et deux enfants, une villa avec jardin et piscine, une limousine, une Porsche, un appartement à Monaco avec vue sur la mer, être musicien dans un orchestre et gagner beaucoup d'argent." Celui qui s'est depuis marié et devenu opticien porte un souvenir attendri sur ces rêves de l’époque.
Une maison à Saint-Tropez
De son côté, Anne, en CM2 en 2000, se rêvait esthéticienne ou hôtesse de caisse. Elle est aujourd'hui infirmière, mais elle possède bien le yorkshire qu'elle décrivait à l'époque dans sa lettre. Elle avait aussi des projets très précis pour ces vacances. "Pendant les vacances d’été, j'emmènerai mes animaux chez ma soeur et j'irai à Saint-Tropez dans ma petite maison au bord de la mer," lit-elle. Pas de maison tropézienne, mais elle peut compter sur sa soeur pour garder ses animaux. "Ce sont des bons souvenirs. Ça fait bizarre, mon écriture a peu changé [rires]. C'est émouvant de relire ce qu'on a pu écrire, de savoir l'évolution qu'on a connu par la suite."
Parfois, entre la vie rêvée de ses 10 ans et celle de ses 30 ans, il y a comme un écart. "[J'écrivais à l'époque] que j’aimerai bien les animaux, ce qui n'est pas trop trop mon truc actuellement, sourit Emeline, une ancienne élève de CM2. "Une grande maison dans la campagne"... Bon, j'ai une maison normale, et oui, elle est dans la campagne. (...) "Jouer avec mes enfants"... Ça, c'est vrai !"
"On a l'espoir de la jeunesse à l'époque, sourit Edwin, qui s'imaginait ingénieur. Il est aujourd'hui préparateur en pharmacie.
Aujourd'hui, on peut comparer les projets qu'on avait et ce qu'on est maintenant. Après, tout reste à savoir si on en est fier. Je le suis. Même si c'était pas ce que j'avais prévu, je suis plutôt content de moi-même !
Edwinancien élève à l'école Sainte-Anne de Loudéac (Côtes-d'Armor)
A l’origine de cette capsule temporelle l’équipe pédagogique inspirée par le nouveau millénaire, on trouve un homme Bernard Rouillé. Directeur de l’école Saint-Anne de 1981 à 2009, l'ancien enseignant ne cache pas sa nostalgie lorsqu'il parle de l'initiative des capsules. "C’est un événement dont la société s'était saisie à l'époque, avec le changement de siècle et de millénaire. L'école avait voulu marquer le coup et s'associer à l'ensemble de ces manifestations."
Deux classes de CE2 ont suivi cette année l’exemple de leurs aînés. À leur tour, ils ont inscrits leur vie rêvée. Rendez-vous en 2040 pour voir si Lucien est devenu chef d'entreprise et handballeur ou Sophia policière à Berlin.