Lors de la première journée de son procès d'assises en appel, Simon Jégou s'est à nouveau déclaré innocent dans le meurtre de sa compagne Claire Bouchaud. Il a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle en première instance.
Simon Jégou, condamné à 30 ans de prison (dont 20 ans de sûreté) en première instance en mars 2021 pour avoir tué sa compagne âgée de 35 ans en 2017 dans les Côtes-d'Armor, s'est dit à nouveau innocent lors de l'ouverture du procès en appel ce jeudi 3 juin. "Je clame mon innocence, je n'ai pas compris la décision de la Cour l'année dernière", a dit Simon Jégou, 35 ans, cheveux bruns et chemise grise anthracite, à la cour d'assises d'appel d'Ille-et-Vilaine.
Le corps retrouvé 2 semaines après la disparition de la victime
Le corps de Claire Bouchaud, secrétaire médicale à l'hôpital, avait été retrouvé dans un roncier le 7 mai 2017 par un homme qui promenait son chien, près de maisons abandonnées, à une vingtaine de kilomètres de Saint-Brieuc. Le corps était partiellement dénudé, la victime ne portant qu'un tee-shirt et une culotte, ont indiqué les enquêteurs à la barre. La jeune femme n'avait plus donné signe de vie depuis le 22 avril.
Simon Jégou avait participé "à deux battues organisées le 1er et le 6 mai", ont rappelé les enquêteurs, soulignant "la froideur, le manque d'empathie" de l'accusé lors des premiers jours de l'enquête.
Il y a de nombreuses zones d'ombre
Me Frank BertonAvocat de la défense
Pour l'avocat de la défense, Me Frank Berton, il y a "de nombreuses zones d'ombre" dans une affaire où le lieu du crime n'a pas été identifié, l'arme du forfait n'a pas été retrouvée et la date précise du meurtre inconnue.
"Il est indiqué dans l'ordonnance de mise en accusation qu'il n'y a pas d'éléments permettant d'asseoir avec certitude la culpabilité de Simon Jégou", a dit à l'AFP Me Frank Berton.
Les avocats des parties civiles estiment eux que l'accusé est "bien l'auteur de ce féminicide". "Nous soutenons, et une cour d'assises en première instance l'a pensé, qu'il y a un certain nombre d'éléments qui désignent Simon Jégou comme étant l'auteur de ce crime", a déclaré à l'AFP Me William Pineau, avocat de la famille de la victime.
5 à 6 piqûres par jour d'héroïne
Lors de ce premier jour d'audience, les débats ont d'abord porté sur la personnalité de l'accusé. Disant avoir eu une enfance heureuse, d'un caractère très réservé et sensible, Simon Jégou a consommé dès 14 ans du cannabis et à 19 ans de l'héroïne, jusqu'à un gramme et 5 à 6 piqûres par jour.
Condamné auparavant pour escroqueries et vols, il était sans emploi en 2017 et s'occupait de leur garçon. Claire Bouchaud, bien insérée socialement, accro aux réseaux sociaux, ne supportant plus la toxicomanie de son compagnon, a été mortellement poignardée dans la zone du cœur.
Devenue bipolaire après un baby blues, elle avait indiqué dans un mail peu avant sa mort son envie de quitter son compagnon et de se rapprocher de Nantes alors que le couple avait des difficultés financières, son seul salaire assurant les revenus du foyer. Le verdict est attendu vendredi 10 juin.