Dès ce vendredi 9 mai, la flamme olympique commence son périple sur les routes de France. Un parcours de plusieurs milliers de kilomètres sous très haute surveillance. Sarah Koster est policière à Saint-Brieuc et va faire partie des 115 "runners", policiers et gendarmes, qui vont protéger sur chaque mètre parcouru la flamme et le porteur de la torche. Elle nous livre ses impressions.
C'est depuis Marseille, où elle est en stage depuis le jeudi 1ᵉʳ mai, que Sarah Koster répond à nos questions. Ce stage est le dernier d'une série, pour être enfin prête à cette mission qui lui tient à cœur : protéger la flamme olympique sur son parcours en France.
Sarah Koster est policière à Saint-Brieuc, plus exactement brigadière-chef dans une brigade de nuit. Encouragée par ses collègues, elle s'est proposée pour faire partie des "runners", ces policiers et gendarmes qui vont avoir pour mission de courir aux côtés des porteurs de la flamme olympique lors de son parcours en France. Et sa candidature a été retenue.
Comme elle, près de 450 volontaires se sont inscrits dans la police. Un peu plus de 50 ont été retenus. Un ratio similaire pour les gendarmes. En tout, près de 120 policiers et gendarmes, répartis en équipe de 6 membres, vont se relayer pour accompagner et protéger la flamme sur le parcours qui va traverser 400 villes entre le 8 mai à Marseille et le 26 juillet à Paris.
Sarah fait partie de la douzaine de femmes sélectionnée et est la seule bretonne. Trois Bretons ont également été retenus.
Protéger la flamme et son porteur
Sarah se dit fière de cette mission et de participer à un évènement sportif de cette envergure.
La mission est d'accompagner la flamme et de parer à toutes les situations afin qu'elle ne s'éteigne pas. Le niveau de menace est assez important.
Sarah Koster,policière briochine, en charge de la protection de la flamme olympique
Elle nous décrit le rôle des runners, ces anges gardiens de la flamme olympique : "Avec les six membres du module d'accompagnement et de protection, on va, en quelque sorte, former une bulle de sécurité pour le porteur de la torche. Notre objectif est de parer à toutes les situations qui peuvent se passer et cela va du porteur qui peut trébucher, au badaud qui veut trop se rapprocher pour passer à la télé, à des actes plus néfastes comme des jets d'eau pour essayer d'éteindre la flamme et donc attenter au symbole qu'elle représente ou quelqu'un qui veut arracher la torche pour la voler. Il faudra peut-être protéger le porteur de la torche de manifestants qui voudraient médiatiser leur mouvement. Tout est possible et on sait que le niveau de menace est important."
Pour réagir comme il se doit, les runners ont été entrainés lors de stages spécifiques organisés à la base militaire de Beynes dans les Yvelines. Au-delà d'y apprendre à réagir à toutes situations, "ces gardes du corps" se sont aussi entrainés physiquement. Il leur faudra en effet courir jusqu'à 20 kilomètres par jour autour du porteur, le tout en surveillant constamment le public présent. Les runners seront équipés d'oreillettes et de gilets pare-balles.
Une sportive accomplie
Mais ce défi physique n'inquiète pas pour autant Sarah qui est une sportive accomplie. Depuis ses 12 ans, elle pratique la boxe française et le kick-boxing à un haut niveau. Elle a à son palmarès plusieurs titres nationaux.
Les runners ne seront pas sur les routes tous les jours. Ils vont se relayer, profitant ainsi de jours de repos. "Cela devrait me faire 45 jours à courir aux côtés de la flamme", explique Sarah. Sa mission va jusqu'au début septembre "car il y a aussi les Jeux Paralympiques". La policière se dit prête pour cette mission difficile et s'enthousiasme.
On aura des 'circuits' qui iront de 5 à 20 kilomètres et le rythme sera différent selon les porteurs de la flamme. Si cela se trouve, j'aurai peut-être l'occasion d'être au plus près d'un sportif de renom, d'une légende du sport.
Sarah Koster,policière chargée de la protection de la flamme olympique
En repos ce mercredi 8 mai du côté de Marseille, Sarah profite de derniers moments de détente avant d'entrer en scène ce jeudi 9 mai. Son équipe va accompagner les premiers relais de la flamme : "Je suis pressé d'y être" explique-t-elle, "même si j'ai un peu d'appréhension" reconnait-elle.
Des moyens conséquents, loin de ses missions quotidiennes
La fonctionnaire de 39 ans a dû faire quelques sacrifices pour participer à cette mission. Il a fallu à cette maman de deux petites jumelles de 2 ans, trouver une organisation pour suivre les stages et être disponible durant cette mobilisation de plusieurs mois. Mais celle qui est fille de policiers et dans la police depuis plusieurs années dont deux ans à la brigade de nuit au commissariat de Saint-Brieuc sait faire face.
Quand on lui demande de comparer, en termes de risques encourus, son travail au quotidien et celui de la protection de la flamme, la réponse est claire : "ce sont deux missions totalement différentes. Il y a sur le parcours de la flamme de réelles menaces, mais il y a énormément de moyens engagés et s'il se passe quelques chose, il y aura des personnels pour réagir. Alors que quand on fait des interventions de police secours la nuit, on n'a pas beaucoup de renfort, on ne sait pas sur quoi on va tomber, sur quel type d'individu il y a derrière la porte et s'il est armé ou pas."
La flamme en Bretagne
Les premiers relais de la flamme partent ce jeudi 8 mai de Marseille. Le parcours de la flamme passera par la Bretagne et ceci dès le 1ᵉʳ juin en Ille-et-Vilaine. La flamme quittera ensuite la Bretagne direction le département des Deux-Sèvres avant de revenir une seconde fois, mais cette fois-ci dans le Morbihan le 6 juin. Le 7, elle sera dans le Finistère avec en point d’orgue une arrivée le soir dans le port de Brest où le skipper breton Armel Le Cléac’h emmènera la flamme à bord de son maxi trimaran, direction les Antilles.