Incendie du Village Gaulois. "C'est un malin, il est très intelligent", ce que l'on sait de la personnalité du suspect, jugé aujourd'hui

L'homme suspecté d'avoir incendié à trois reprises le Village Gaulois, à Pleumeur-Bodou, dans les Côtes-d'Armor, a été arrêté lundi 3 juin, non loin des cabanes en bois et huttes en torchis qu'il avait incendiées. Avec l'accord des gestionnaires, il vivait dans le parc à thème depuis le premier confinement lié au Covid 19, il y a quatre ans. "Il était devenu anti-tout", racontent-ils.

Il était recherché depuis le premier incendie au Village gaulois de Pleumeur-Bodou, le 14 avril 2024. Il sera finalement interpellé cinq jours après le troisième feu, le 29 mai.

L'homme recherché ne disposant ni de téléphone, ni d'une carte bancaire et pas de voiture non plus, les gendarmes de Lannion lancés à ses trousses ont eu bien du mal à lui mettre la main dessus. L'homme de 51 ans était resté sur place, dans le parc du Radôme, dans le vallon où sont installées les attractions sur le thème des Gaulois et d'un village d'Afrique.

"Parfaitement dissimulé"

Au terme de deux mois de recherches, et après plusieurs survols de la zone par un hélicoptère, le suspect a été découvert dans sa cachette, sous une souche d'arbre du parc.

"L’individu s’était aménagé un abri de fortune sous une souche d’arbre, parfaitement dissimulé et volontairement camouflé de la vue aérienne", décrit Nicolas Heitz, le Procureur de la République de Saint-Brieuc, dans un communiqué de presse. 

Une vengeance personnelle après une demande de partir

Ami d'enfance du directeur du parc d'attractions, le suspect avait aussi été bénévole, durant son adolescence, pour entretenir le village Gaulois, un parc à thème imaginé et développé par les bénévoles d'une association et exploitée par cinq salariés. Mais après quatre années à vivre gratuitement dans le parc, un coup de main pour entretenir le parc lui a été demandé. Le quinquagénaire a vu ça « comme de l’esclavage », rapporte le procureur à Saint-Brieuc, Nicolas Heitz. On lui donne alors quinze jours pour quitter les lieux. S'ensuit le premier incendie, le 14 avril 2024.

"Devenu anti-tout"

Pour l'un des responsables de l'association gestionnaire du site, "cet homme a coupé les liens avec tous les gens qu'il connaissait, au fil des années". À ses yeux, l'isolement a commencé avant son installation dans le parc, en 2020.

Par le passé, il a travaillé comme gardien de propriétés privées, à chaque fois à des postes où il pouvait rester seul. Il avait rompu avec sa famille et une fois installé dans le parc du Radôme, il ne parlait plus qu'occasionnellement aux salariés du Village gaulois. 

C'est un malin, il est très intelligent.

Un responsable de l'association du Village Gaulois

"ll volait à droite à gauche, dans la campagne. Il ne prenait que de petites quantités de nourriture à chaque fois, ce qui fait que les gens ne s'en apercevaient pas forcément", témoigne un responsable de l'association du Village Gaulois, "c'est un malin, il est très intelligent."

Au terme d'une "lente dérive", l'homme est "devenu anti-tout", conclut le bénévole associatif.

Vers une comparution immédiate

Durant ses auditions, l'homme interpellé a déclaré « vouloir tout brûler » et n’avoir « pas de regrets », a indiqué le procureur de la République. Lors de son interpellation et de la fouille de sa cachette, "la perquisition réalisée permettait de découvrir, notamment, plusieurs bidons d’essence et des produits inflammables qu’il reconnaîtra avoir dérobé au sein du Village Gaulois."

Selon l’expertise, il ne présente aucun trouble psychiatrique, n’est pas pyromane. Le préjudice total des incendies est estimé à 1,7 million d'euros. Le quinquagénaire devait être jugé ce jeudi 6 juin après-midi, en comparution immédiate, par le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc. Son avocate a demandé le renvoi de l'audience, afin de préparer sa défense. Le procès est reporté au 8 juillet 2024. D'ici là, le suspect est maintenu en détention provisoire.

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