Après la découverte d'inscriptions antisémites et néonazies sur le monument de la Butte-Rouge, à Ploeuc-L'Hermitage dans les Côtes-d'Armor, le parquet de Saint-Brieuc annonce l'ouverture d'une enquête. Ce mémorial est dédié aux 55 personnes torturées puis exécutées par les nazis en 1944.
Ce samedi 15 juillet, des inscriptions antisémites et néonazies ont été découvertes sur le monument de La Butte-Rouge, haut lieu de la Résistance, à Plœuc-L’Hermitage dans les Côtes-d'Armor.
Le champ des martyrs de la Butte-Rouge honore la mémoire des 55 résistants ou otages exécutés par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale en juillet 1944 dans la forêt de Raussan.
Les 7 panneaux présentant les photos de la majorité des 55 martyrs ont été la cible d'inscriptions telles que "Heil Hitler" ou "mort aux juifs".
Enquête ouverte par le parquet
Le parquet de Saint-Brieuc vient d'ouvrir une enquête pour "dégradations de biens d'utilité publique, provocation publique à la discrimination, à la haine ou à la violence à raison de l'appartenance ou de la non appartenance, réelle ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée" précise le procureur de la République à l'AFP.
Confiée, à la brigade de recherche de la compagnie de gendarmerie de Saint-Brieuc, en lien avec la communauté de brigades de Moncontour, cette enquête porte également sur un chef de délit de "violation de monument édifié à la mémoire des morts commise en raison de la race, l'ethnie, la nation ou la religion".
"Horrifié et scandalisé"
Le maire de Ploeuc-L'hermitage, Thibaut Guignard, a déposé plainte. Au lendemain de la profanation de ce site commémoratif, il confiait "sa grande tristesse". "Même les panneaux sur lesquels ont été posés les photos des visages de tous ces jeunes garçons et jeunes femmes d'une vingtaine d'années ont été profanés, déplore-t-il. Ils sont morts par patriotisme après avoir été torturés dans l'ancienne gare d'Uzel. On a l'impression que c'est une nouvelle torture. C'est vraiment triste".
Dans un tweet, l'élu se dit "horrifié et scandalisé" et assure que le mémorial sera nettoyé et rénové, "par respect et reconnaissance".
Ces actes de profanation, condamnés par la préfecture des Côtes-d'Armor, sont intervenus à la veille de la journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l'Etat français et d'hommage aux Justes de France. "Ces dégradations abjectes nous rappellent que le combat mené par ces martyrs est toujours d'actualité" , souligne le préfet Stéphane Rouvé. Lequel indique que "tout est mis en oeuvre pour interpeller et déférer à la justice le ou les auteurs de ces actes et pour remettre en état rapidement le mémorial".