Parc éolien en Baie de Saint-Brieuc : 3 des pêcheurs placés en garde à vue condamnés à de la prison avec sursis

Les trois pêcheurs déférés ce vendredi au Parquet de Saint-Brieuc suite à un barbecue qui a dégénéré vendredi 14 mai à Erquy, ont été condamnés à 8 et 6 mois de prison avec sursis. Ils ont aussi l'interdiction de paraître à proximité du site R.T.E de Caroual. "Une nouvelle manipulation", selon eux.

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"Ce sont des peines très lourdes, par rapport aux débordements qui ont eu lieu !" A la sortie du Tribunal de Grande Instance de Saint-Brieuc, Julien Tréhorel ne cache pas sa frustration. Avec deux autres de ses confrères, pêcheurs comme lui dans la Baie de Saint-Brieuc, il a été déféré au Parquet, ce vendredi après-midi. Condamné pour sa part à 6 mois d'emprisonnement assortis d'un sursis probatoire durant 2 ans. "Si les choses avaient été prises différemment par les forces de l'ordre, et si RTE n'avait pas mis autant de pression sur nous..." souffle-t-il.
 

"RTE nous a mis la pression"

Il y a une semaine exactement, tout est parti d'un déjeuner qui a mal tourné. Ce vendredi 14 mai, ils sont une vingtaine, rassemblés à Erquy, dans le jardin d'un des pêcheurs. Le terrain est situé tout près du chantier du futur parc éolien offshore, devant la plage de Caroual. Des éoliennes offshore, dont ils ne cessent de dénoncer les conséquences.

Sur le terrain d'à côté, des salariés de RTE (Réseau de transport d'électricité) et un huissier les observent : "RTE nous a mis la pression ! Ils nous filmaient, nous prenaient en photo régulièrement... Même si il y avait un léger fond d'alcool dans tout ça, je pense que la confrontation était quasi inéluctable ce jour-là."

Un des pêcheurs lance alors une fusée de détresse. RTE prévient la gendarmerie, leur intervention est musclée : gaz lacrymogène, nez cassé... Ce jour-là, le pêcheur qui a lancé la fusée de détresse est placé en garde à vue. Ce sera aussi le cas de sept autres pêcheurs six jours plus tard.
 

Interdits de paraître à proximité du site RTE

Selon le Procureur de la République de Saint-Brieuc, ces sept marins mis dans un deuxième temps en garde à vue, ont tous reconnu "selon leur degré de participation respective, des faits de violences sur les gendarmes, menaces de mort sur les gendarmes et les vigiles du site, dégradations volontaires et outrages."

Les trois auteurs des faits les plus graves de violences, menaces de mort et dégradations, ont donc été déférés ce vendredi après-midi au Parquet. "Ils ont accepté les peines proposées à savoir 8 mois et 6 mois d'emprisonnement, assortis d'un sursis probatoire durant 2 ans comportant les obligations particulières suivantes : interdiction de paraître à proximité du site R.T.E. et obligation de dédommager les victimes."

Des victimes qui sont assez nombreuses : des gendarmes, des vigiles, ainsi que des responsables de RTE ont déposé plainte et se sont constitués partie civile pour ces faits. Leurs demandes indemnitaires seront évoquées lors d'une audience ultérieure, début octobre a priori.

"C'est encore une manipulation pour casser les têtes qui embêtent RTE !" conclut Julien Tréhorel, pêcheur à Erquy. L'interdiction de s'approcher de leur chantier durant deux ans, ce n'est pas pour rien..."

Tous les pêcheurs placés en garde à vue jeudi soir, ont été remis en liberté. Trois d'entre eux ont fait l'objet d'une convocation devant le délégué du Procureur pour notification d'Ordonnance Pénale le 30 juin prochain. Un dernier confrère a été convoqué pour être jugé lui aussi en audience de CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) ce même mercredi 30 juin.

 

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