Parc éolien en baie de Saint-Brieuc : après l'annonce du début des travaux, les opposants ne décolèrent pas

Les travaux de construction du parc éolien offshore débuteront le 3 mai dans la baie de Saint-Brieuc. Ils devraient durer trois ans pour une mise en service du parc en 2023, annonce Iberdrola, géant mondial des énergies fossiles, porteur du projet. Les opposants sont vent debout.

C’était un peu la rencontre de la dernière chance. L’entretien entre Jonathan Cole, directeur Offshore d’Iberdrola et les représentants des pêcheurs s’est "très mal passé" selon Alain Coudray, président du comité des pêches des Côtes-d’Armor. "Nous, on propose autre chose, ajoute-t-il. On veut discuter. On nous dit 'le projet industriel est lancé, il est parti, on ne peut plus l’arrêter, ça coûterait trop cher'. Ils veulent passer en force. On sera là le 3 mai. Toute la profession est vent debout".

 

Il n’aura donc fallu que quelques jours pour que l’annonce de Barbara Pompili, ministre de la transition écologique devienne réalité. Elle évoquait "un nouveau cœur électrique pour la Bretagne" la semaine dernière. La société Ailes Marines, détenue à 100% par Iberdrola, organise le lancement des travaux du parc éolien marin en baie de Saint-Brieuc dès le 3 mai.

Communiqué de presse Ailes marine 21 avril 2021


"62 éoliennes hautes comme 2 fois les tours des Horizons à Rennes"

Stupeur et colère chez les opposants qui bataillent depuis 10 ans contre un projet jugé "nuisible à tous points de vue". Si leurs derniers recours juridiques ont été épuisés, les associations de défense de l’environnement n’ont pas dit leur dernier mot.

 

Je suis très étonnée, comme toutes les associations environnementales, qu’Iberdrola annonce le début des travaux le 3 mai alors que le préfet n’a rendu aucune décision sur ce calendrier. Le recours des pêcheurs auprès de la Cour européenne de justice n’a pas non plus été tranché. Il concerne pourtant une aide publique de 4,7 milliards d’euros à un projet privé qui ne créera pas d'emplois

Florence Conan, co-présidente de l’association "Erquy Plurien Environnement"

 

"On est loin, très loin du projet initial, poursuit Florence Conan. Il faut pouvoir imaginer 62 éoliennes hautes comme deux fois les tours des Horizons à Rennes à 16 km du littoral. Ce qui me révolte, c’est que l’on n’est pas capable d’arrêter un projet qui va coûter des milliards. C’est nous qui allons payer pour qu’une entreprise qui ne créera pas d’emplois - saccage la baie de Saint-Brieuc. C’est à hurler".

Les associations comme les pêcheurs demandent des études d’impact précises depuis le début du projet. Comment les milieux naturels pourront résister aux travaux titanesques engagés ? Que deviendra la ressource de coquilles Saint-Jacques patiemment préservée depuis 50 ans ? De l’électricité bretonne certes, mais à quel prix ?

Ailes Marines assure avoir choisi la date de début des travaux pour ne pas "interférer avec la campagne de pêche de coquille Saint-Jacques" qui se termine fin avril et promet un chantier uniquement sur la zone nord du parc en 2021 entre mai et octobre.
Les 10 millions d’euros de compensations promis aux pêcheurs par la ministre de la mer Annick Girardin ne semblent pas apaiser la fureur qui gronde.

"Le gouvernement français a donné les clés de la baie de Saint-Brieuc à Iberdrola. C’est l’argent qui mène le monde, lâche Alain Coudray. Mais on a les noms des bateaux qui vont intrevenir sur ce projet de parc éolien, on pourra suivre leur parcours".  

De Saint-Quay-Portrieux à Erquy, les pêcheurs promettent une contestation. Les associations de défense de l’environnement les soutiennent. "On se tient prêts" Le ton est donné. 

 

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