Plan Grand froid. Reportage aux côtés des bénévoles de la Croix Rouge. "Y'en a beaucoup qui ont des petits boulots mais qui n'arrivent pas à s'en sortir"

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Alors que les températures sont glaciales et que le plan grand froid est activé, la croix rouge va à la rencontre de ceux qui dorment dehors ©J.M Seigner et F.Leroy

Le plan grand froid a été activé par le gouvernement. Malgré l'ouverture de places en hébergement d'urgence supplémentaires, de nombreuses personnes dorment encore à la rue. À Saint-Brieuc, comme dans de nombreuses villes, les bénévoles de la Croix Rouge ont renforcé leurs maraudes pour aller apporter des collations chaudes et des couvertures aux sans-abri.

Avant de quitter leurs locaux, Ghislaine, bénévole de la Croix Rouge prend des nouvelles des disponibilités en hébergement d'urgence auprès du 115.

"La préfecture a refusé d'ouvrir un gymnase ? " s'étonne la dame au téléphone, qui conclut avant de raccrocher, "donc si y'a besoin, y'a personne...bon".

Les centres d'accueil d’urgence sont saturés. Il n'y a plus une place disponible, et cette nuit les équipes de la Croix Rouge ne pourront distribuer que quelques duvets, des boissons chaudes et de la chaleur humaine.

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Y’a plus de monde, y'a des gens qu'on ne voyait pas avant et qui dorment dans leur voiture, parce qu'ils ne trouvent pas de logement. Ça, ça n’existait pas avant

Gérard, bénévole à la Croix Rouge de Saint-Brieuc

Julien est à la rue. Il aurait pu trouver un hébergement d’urgence sur Guingamp. Mais pour lui, la priorité est ailleurs. « Pour moi l’essentiel, c’est de trouver un logement. Ce soir je vais dormir dans la rue parce que je travaille demain » explique-t-il.

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Avec la crise, les travailleurs pauvres sont de plus en plus nombreux à venir le soir au-devant du camion. "Il y en a beaucoup qui ont des petits boulots à mi-temps, 3/4 temps, ou des boulots précaires et ils n’arrivent pas à s’en sortir" explique Gérard.

Cela fait 12 ans que ce bénévole de la Croix Rouge effectue des maraudes. Il constate, désabusé, l'aggravation de la situation. "Y’a plus de monde, y'a des gens qu'on ne voyait pas avant et qui dorment dans leur voiture, parce qu'ils ne trouvent pas de logement. Ça, ça n’existait pas avant".

Juste à côté, Marina est sans toit depuis quelques jours. Elle mesure combien la main tendue des secouristes est essentielle. "Là j’ai une bonne soupe chaude, ça fait du bien" dit-elle frigorifiée. "Heureusement qu’ils sont là. Sans eux, je ne sais pas comment on ferait".

On se sent utile et on voit autre chose que notre cocon familial

Ghislaine, bénévoleà la Croix-Rouge

Engagée depuis 2008 avec la Croix rouge, Ghislaine a choisi de se frotter à la réalité de la rue. Un choix qu’elle ne regrette pas.

"On finit par avoir de l’empathie pour les gens, ça me manquera le jour où j'arrêterai, explique cette active retraitée. On se sent utile, on voit autre chose que notre cocon familial, et on se sent privilégiée "  conclut-elle.

Plus loin, on se presse toujours autour du camion. Jean Patrick, SDF depuis l’été dernier, ne mangera pas avant sa petite chienne Jody. La misère semble renforcer les liens entre compagnons d’infortune.

 

(Avec Jean Marc Seigner et Fabrice Leroy)

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