Après les urgences de Landerneau, c'est au tour du Centre Hospitalier de Saint-Brieuc d'annoncer des mesures de restrictions d'accès aux Urgences adultes. En raison d'une trop forte fréquentation des Urgences et un grand nombre d'hospitalisations, il faudra dorénavant appeler le 15 avant de se rendre sur place. Les soignants s'alarment publiquement de la situation.
"Le Centre Hospitalier de Saint-Brieuc fait actuellement face à une très forte fréquentation des urgences et à un grand nombre d’hospitalisations, pour les adultes et pour les enfants", annonce le Centre Hospitalier de Saint Brieuc dans un communiqué de presse.
Après la fermeture des urgences de Landerneau la nuit pour les vacances de Noël et du CHU de Rennes qui tire la sonnette d'alarme depuis plusieurs semaines, c'est au tour du CH de Saint Brieuc de prendre des mesures radicales pour limiter l'accès à ses Urgences.
"A partir d’aujourd’hui, nous demandons aux usagers de contacter le 15 AVANT de se rendre au service des urgences adultes, poursuit le communiqué. L’appel préalable au 15 permet d’avoir une réponse médicale immédiate et, si besoin, d’être orienté en fonction de la situation de santé."
"La situation est actuellement ingérable, et les risques encourus par les patients majeurs."
Christian BriceReprésentant de l'équipe des Urgences de Saint-Brieuc
Dans une lettre ouverte à la direction, l'équipe des Urgences de Saint Brieuc dénonce cette situation :
"L’ambulatoire, l'activité libérale continuent comme si de rien était pendant que les patients aux urgences s'entassent et stagnent aux urgences, avec le risque de morbi mortalité que cela comporte.
Le plan Hôpital en Tension (débuté en juin) doit être finalisé avant la fin de l'année et nous sommes le 13 décembre.
La situation est actuellement ingérable, et les risques encourus par les patients majeurs.
Nous avons toujours 2 mois de retard sur l'évolution des admissions, et aucune décision pérenne n'est prise.
Pire, nous venons encore de perdre des lits d'hospitalisations avec les déménagements.
Il faut créer une zone tampon au plus vite, par exemple l'ancien self avec du personnel dédié et un roulement de tous les médecins pour gérer ces patients (nous y compris), les 3e lits de crise sont eux aussi indispensables.
Nous ne sommes plus en mesure de faire de l'ambulatoire ou du libéral et tous les moyens humains doivent être dédiés par l’hôpital public au public.
Nous réfléchissons actuellement en équipe à un moyen d'action pour nous faire entendre à l'ARS, et demandons de réelles prises de position de l'administration pour sauver les patients des risques encourus au blocage actuel."