Grève des médecins. Administratif, consultations inutiles... les généralistes n'en peuvent plus du temps perdu

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Face aux conditions de travail qui se dégradent, de nombreux médecins généralistes ont décidé de faire grève, le lundi 1er et mardi 2 décembre, c'est le cas du Docteur Morigny, à Crac'h, dans le Morbihan. ©France Télévisions - Yoann Étienne

Face aux conditions de travail qui se dégradent, les médecins généralistes font grève le 1er et le 2 décembre dans toute la France. "Il faut une lettre du généraliste pour enlever sa verrue chez le dermatologue". À Crac'h, dans le Morbihan, le docteur Morigny raconte son quotidien et les raisons de sa grève.

Dégradation des conditions de travail, surcharge horaire, lourdeurs administratives, les raisons sont multiples pour expliquer le mouvement de grève qui a touché le corps médical en France, le 1er et le 2 décembre.

Et parmi le corps médical, une forte mobilisation chez les médecins généralistes. C'est le cas notamment du docteur Christian Morigny, qui travaille depuis 35 ans dans son cabinet à Crac'h, dans le Morbihan.

Des médecins épuisés par les tâches administratives

"C'est sûr que cette grève va me perturber dans mon travail mais c'est important de le faire, surtout que c'est pour de bonnes raisons", explique-t-il.

Au centre des critiques du docteur Morigny : les lourdeurs administratives : "Il faut savoir que les patients ont besoin d'une lettre de leur médecin traitant pour aller voir un spécialiste. Même pour une simple verrue, ils doivent venir nous voir. C'est du temps perdu."

Entre 60 et 70 heures de travail par semaine

Depuis qu'il a commencé il y a 35 ans, la technologie a évolué et apporté du confort à tous les professionnels, mais les conditions de travail se sont tout de même détériorées : "En plus des surcharges de l'administration, on a une surcharge de travail", constate ce médecin qui enchaîne les semaines entre 60 et 70 heures de travail.

Pour lui, ce n'est pas en sollicitant les pharmaciens, les infirmiers ou encore les orthoptistes que la crise de la santé va s'estomper : "Je suis incapable de faire le métier d'une infirmière, d'un pharmacien, d'un kiné. Je vois mal comment eux pourraient faire notre métier. Il faut y être formé."

La solution selon lui : plus d'admissions en études de médecine, pour que la situation évolue dans le bon sens : "Il faudra au moins 10 ans avant que les nouveaux médecins arrivent sur le marché du travail. D'ici là, nous allons avoir une grosse difficulté d'accès aux soins", déplore le docteur Christian Morigny.

La décision de se mettre en grève n'a pas été facile, mais lui semble nécessaire : "C'est vraiment dur de laisser ses patients sans médecin pendant 48 heures."

Et même en temps de grève, il a tout de même décidé de travailler et de traiter les urgences dans son cabinet médical.

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