La communauté médicale du centre hospitalier Yves Le Foll, à Saint-Brieuc, le quatrième de Bretagne avec 700 lits et places, réclame la démission de la direction avec laquelle elle considère ne plus pouvoir travailler.
"Nous demandons la démission de l'actuelle direction", a expliqué lundi à l'AFP le Dr Cynthia Garignon, présidente par intérim de la commission médicale d'établissement (CME), instance représentative de la communauté médicale.
"On dénonce un management qui n'est pas adapté à 2018 (...) On attend une nouvelle direction qui accepte la coconstruction de projets", a développé la présidente de la CME.
Démission en masse
A la fin de la semaine dernière, les membres de la CME mais aussi les chefs de pôle, chefs de service, ainsi que les présidents et membres des instances dont le conseil de surveillance et le directoire, soit 120 médecins au total, ont démissionné de leurs fonctions administratives en raison, expliquent-ils dans un communiqué reçu lundi, d' "une succession d'engagements non tenus, (...) de désinformations et d'absence de partage d'informations qui ont installé une défiance de plus en plus grande" depuis l'arrivée d'une nouvelle direction il y a trois ans."Il s'agit d'une crise institutionnelle comme aucun autre hôpital n'en a jamais vécue", assurent les démissionnaires, selon lesquels "cette situation n'a pas de conséquences immédiates sur la prise en charge médicale des patients". Selon le Dr Garignon, les problèmes sur la table aujourd'hui ont été énoncés "il y a dix-huit mois, en mai 2017, lors d'une commission médicale exceptionnelle (...) La direction avait reconnu les problèmes et s'était engagée à travailler sur ces questions". En novembre 2017, "une feuille de route managériale a été mise au point" et validée collectivement dans la cadre d'une mission extérieure d'accompagnement.
Mais un an plus tard, cette feuille de route "n'a pas été mise en pratique", a déploré la présidente de la CME. "On n'a plus du tout confiance sur le fait que cette direction puisse évoluer", a-t-elle dit, ajoutant: "c'est l'intérêt que l'on porte à l'établissement qui nous fait nous mobiliser".
Une médiation mise en place par l'ARS
Contactée par l'AFP, la direction s'est affirmée "résolument prête à travailler dans un esprit d'ouverture et de coconstruction" avec les médecins. Elle a aussi fait savoir qu'elle "s'impliquera positivement" dans la médiation que doit mener l'Agence régionale de santé (ARS).Interrogé par l'AFP, le directeur général de l'ARS, Olivier de Cadeville, a affirmé sa volonté de "tout faire pour surmonter ces difficultés" qu'il croit "momentanées". La médiation, a-t-il précisé, sera composée de "personnalités reconnues" dans les domaines administratif et médical. L'ARS sera "garante" de cette médiation mais ne sera pas membre de l'équipe de médiation.