Saint-Quay-Portrieux : appel à témoins, dix ans après le meurtre de Véronique Duchesne

10 ans après la mort de la gérante d'une agence immobilière tuée sur une île en face de Saint-Quay-Portrieux, ses proches attendent toujours la vérité sur les circonstances du décès et veulent relancer l'enquête. Nouvel avocat, nouvel appel à témoin et un reportage pour réveiller la justice.

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Le 6 octobre 2010, disparaissait Véronique Duchesne, gérante d'une agence immobilière à Saint-Quay-Portrieux dans les Côtes-d'Armor. Elle était remariée depuis 2005 et de son premier mariage elle avait eu deux filles.

Ce jour-là, à Saint-Quay, son nouvel époux, Thierry, l'appelle en début d'après-midi puis à 16 heures, sans succès. Alors il contacte Olivier Duchesne, le frère de Véronique, qui est lui aussi sans nouvelles. Dans la soirée, le frère, sa femme et leur fille viennent diner chez Thierry. Olivier le presse d'appeler la gendarmerie; mais il ne va signaler la disparition de sa femme que le lendemain matin.
 

Mort violente

Selon l'avocat du mari, l'enquête permettra de préciser que Véronique Duchesne a acheté des cigarettes à 14h23 avant de se diriger vers l'îlot de la Comtesse. C'est un témoin qui descendait avec sa mère à la plage, qui indiquera cette information.

Le corps de Véronique Duchesne ne sera retrouvé que trois jours plus tard par deux pêcheurs, un père et son fils, pompier volontaire. Ils apercevront le corps flotter sur l'eau à la pointe du Minard à 15 kilomètres de Saint-Quay-Portrieux

L'autopsie révèlera qu'elle ne s'est pas noyée car elle n'avait pas d'eau dans les poumons. Elle portait des traces de coups sur le visage, son nez était fracturé et ses bras tuméfiés. Une analyse plus approfondie concluera ensuite à une strangulation. L'horaire de la mort a été déterminée entre 15h et 15h30.

Le mari de la victime affirme avoir fait des courses au supermarché à cet horaire-là, puis l'avoir appelée sans réponse. Son téléphone a borné dans le secteur de la plage, mais sa maison n'est pas très éloignée non plus.
 


La piste du mari

Le passé de Thierry ne semble pas plaider en sa faveur. Il a été condammé pour escroquerie et il lui est interdit de gérer une société pendant plusieurs années. Il a donc placé sa femme aux manettes de ses sociétés. Le couple disparait quelques années au Maroc avant de revenir prendre la gestion d'une agence immobilière à Saint-Quay, début 2010. Mais les déboires le poursuivent, il est confronté à un endettement abyssal. En 2011 l'homme sera entendu par les enquêteurs, puis libéré.

L'avocat des proches de la victime, Maître Jean-Guillaume Le Mintier a minutieusement étudié tout le dossier et demandé l'ouverture de nouvelles commissions rogatoires. Pour lui il y a un trou dans l'emploi du temps du mari. Une nouvelle juge, Lucie Carre est nommée en 2020. Elle relance les investigations.

Depuis la semaine dernière, les deux soeurs de la victime et son frère placardent des appels à témoignages dans tous les commerces de Saint-Quay-Portrieux dans l'espoir qu'un nouvel élément vienne relancer l'enquête. Toute la famille est mobilisée pour ne pas rester avec cette interrogation.
 

Une enquête ce soir à la télévision

Selon Maître Richard Forget, l'avocat du mari, si son client a été entendu comme témoin assisté par le juge d'instruction, c'est qu'il n'y avait pas de preuve pour envisager sa culpabilité dans l'homicide.

 

Je pense qu'il y a une piste sur laquelle on n'a pas investigué

Maitre Richard Forget, avocat du mari de la victime

Dans ce dossier, selon Maître Forget, il y a un homme qui a témoigné avoir croisé la victime alors qu'il descendait se baigner avec sa mère: "il en fait une description très précise". Il dit l'avoir "vue descendre sur la plage, il sait où elle était assise, elle était extrêment belle, elle portait un sac, une femme très attirante, très séduisante ce qui en soi, précise l'avocat, ne serait-ce que de le dire, est assez dérangeant". L'avocat insiste sur le fait que ce témoin savait où elle était assise "alors que vu la configuration des lieux on ne peut pas vraiment voir ce coin des rochers" et le témoin a pu encore décrire une écharpe retrouvée dans les rochers avec des traces de sang. L'avocat ajoute que la mère du témoin admet que son fils "au début ne s'est pas baigné avec moi".

Vouloir relancer l'affaire, c'est donc ce qui réunit aujourd'hui les deux avocats, chacun avec ses arguments et un objectif divergeant. C'est ce qui redonne l'espoir à la famille de Véronique de connaître un jour la vérité.

L'enquête de « Non élucidé », sur l'affaire Véronique Duchesne, est diffusée ce jeudi 11 février à 21h05 sur la chaine 23.

 

 

 

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