Apologie du terrorisme. 3 ans ferme pour un Breton radicalisé en prison

Un Breton originaire de Paimpol a été condamné, ce 17 octobre 2022, pour apologie du terrorisme et retourne pour trois ans en prison. Converti à l'islam lors d'un séjour de sept ans en prison, il avait appelé au jihad sur le réseau Telegram.

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Le tribunal correctionnel de Lille a condamné, ce lundi 17 octobre 2022, à trois ans d'emprisonnement ferme, pour apologie du terrorisme en récidive, un trentenaire breton converti à l'islam en prison et qui avait appelé au jihad sur un forum Telegram quelques mois après sa libération.

Après sa libération le radicalisé de Paimpol appelle au jihad

Le parquet avait requis sept ans d'emprisonnement, en comparution immédiate le 10 octobre, contre cet homme de 33 ans qui est ainsi condamné pour la douzième fois. Son enfance chaotique a été suivie d'une série d'allers-retours en prison et il est passé de la petite délinquance à la radicalisation violente.

L'avocat de la défense, Me François des Minières, avait demandé au tribunal de ne pas renvoyer son client, Julien Le Prado, derrière les barreaux, afin qu'il poursuive le "long chemin" de déradicalisation entamé à sa sortie fin 2021, après une peine de 7 ans pour avoir tenté d'aller combattre en Syrie.

Le tribunal correctionnel l'a condamné à trois ans de prison, assorti de 7 ans de suivi socio-judiciaire, soulignant "ses antécédents" et "sa dangerosité". "Le prévenu croit ce qu'il dit et paraît prêt à passer des mots aux actes" a fait valoir le tribunal.

Une enfance chaotique

Né à Paimpol, dans les Côtes-d'Armor, délaissé par sa mère, il a été condamné dès ses 16 ans pour des vols, menaces ou recel.

Après des violences conjugales avec armes, il a effectué à partir de 2012 son premier long séjour en prison, au cours duquel il s'est converti à un islam particulièrement radical au contact de détenus.
Peu après sa libération, il a de nouveau été arrêté, en même temps que quatre hommes et une femme, pour avoir tenté d'aller combattre en Syrie.

Des menaces publiées sur le réseau Telegram

Condamné à sept ans, il est sorti en décembre 2021, avec l'accompagnement d'une association pour se réinsérer. Mais en août 2022, il publiait sur le groupe Telegram d'un idéologue intégriste musulman une série de messages qui attiraient l'attention de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), entraînant son arrestation le 1er septembre.

"On ne retournera à un Etat islamique que dans le sang et la mort" écrivait-il, glorifiant "ceux qui font tout pour recréer un Etat islamique".

Barbe sans moustache, il avait reconnu lors de l'audience être l'auteur des publications visées, indiquant qu'il n'avait "pas vraiment changé" de convictions mais qu'il s'agissait "juste d'une discussion".
"J'ai parlé de combattre, il y a des musulmans qui souffrent, il faut leur venir en aide" a-t-il insisté lors de l'audience, citant Rohingyas ou Ouïghours.

"À aucun moment je ne dis aux gens de faire des attentats suicides" a-t-il martelé, écartant tout lien avec des groupes jihadistes comme Al Qaïda ou l'Etat islamiste.

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