Emilie König, l'une des jihadistes françaises les plus connues originaire de Lorient (Morbihan), fait partie des 16 mères rapatriées mardi en France depuis des camps de prisonniers jihadistes en Syrie, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier.
Cette femme de 37 ans, originaire de Lorient (Morbihan) Bretagne et partie en Syrie en 2012, est accusée d'avoir recruté pour l'Etat Islamique et appelé à commettre des attaques en Occident. Elle faisait l'objet d'un mandat d'arrêt et devrait être mise en examen puis incarcérée après son passage devant des magistrats, a précisé cette source.
"Elle a l'intention de coopérer pleinement avec la justice française", a déclaré à l'AFP son avocat Maître Emmanuel Daoud.
Opération secrète
"Les services de renseignement sont venus hier matin dans les camps de Roj avec des listes et photos des familles qu'ils entendaient rapatrier", a témoigné sous le couvert de l'anonymat l'oncle de deux enfants encore sur place.
"Je demande pardon"
Depuis juillet 2018, la mère d'Emilie König, qui vit à Lorient, se bat pour faire rapatrier sa fille et ses petits-enfants détenus dans le camp de Roj, en Syrie. Selon la mère, l'ex-djihadiste s'était repentie et se disait prête à affronter la Justice française. "Je demande pardon à ma famille, à tout le monde, à toi surtout maman, au gouvernement, à l’administration, elle a tout cité" avait alors rapporté la mère. Cette dernière avait sollicité le ministère des Affaires Etrangères.
Ses enfants déjà rentrés en France
En janvier 2021, les trois enfants d'Emilie König, un garçon de 6 ans et deux jumelles de 4 ans à la santé fragile dont une qui souffrirait de "graves problèmes respiratoires", avaient été rapatriés en France. C'était le souhait de leur mère qui s'était notamment exprimée dans un reportage réalisé dans le camp syrien: "C’est pas un choix dont on a envie. Si je pense à moi, je les garde pour moi. Mais si je pense à eux, je les fais rentrer. Ma petite, elle est malade. Elle a des problèmes respiratoires. Je ne veux pas la garder avec moi dans ces conditions là. Mon fils, il doit rentrer en CP en septembre ", expliquait-t-elle.
Une des premières djihadistes françaises
Fille de gendarme, originaire de Lorient, Emilie König est arrivée en Syrie en 2012. Elle s’était fait remarquer dans une vidéo destinée à alimenter la propagande des djihadistes et dans laquelle on pouvait la voir une arme à la main.
Recruteuse pour Daech, elle était inscrite sur la liste noire des "combattants terroristes étrangers" les plus recherchés, fichée par les services secrets français et américains. Elle a été arrêtée par les Kurdes en décembre 2017.