Féminicide. Une mère et sa fillette tuées par balles à Saint-Brieuc. Ce que l'on sait de ce drame familial

Un homme de 24 ans est soupçonné d'avoir tué par balles sa femme et leur petite fille, dimanche 22 janvier 2023, à Saint-Brieuc. Il a ensuite retourné l'arme contre lui. L'homme avait un permis de chasse et détenait une carabine. Le jeune couple était en séparation.

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Le drame familial s'est produit ce dimanche 22 janvier 2023, dans l'après-midi, à Saint-Brieuc. Plus précisément dans le quartier Waron, à l'ouest de la ville. 

Le déroulement du drame 

Selon le procureur de Saint-Brieuc, ce dimanche 22 janvier, peu avant 16h la police a été appelée par des voisins ayant entendu des cris et des coups de feu dans un appartement de la rue Célestin-Bouglé. L’immeuble de trois étages abrite une soixantaine de logements. 

Sur place, les policiers ont constaté plusieurs corps au sol.

L'auteur présumé des coups de feu est un homme de 24 ans. Il gisait au sol dans la pièce principale, une carabine à ses côtés. Cet homme s'était tiré une balle dans la tête. L'arme est un fusil de chasse, de calibre 12.

La police a découvert dans l'appartement, une femme de 22 ans, sa conjointe qui gisait dans la cuisine. Dans la chambre, une fillette de 3 ans, était décédée dans sa chambre.

La mère de la victime, également présente dans l'appartement, est gravement blessée au visage et à la jambe. Elle aussi par des tirs de carabine. Elle est actuellement en soin à l'hôpital de Brest.

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Féminicide. Une mère et sa fillette tuées par balles à Saint-Brieuc : les réponses du procureur de Saint-Brieuc ©Valérie Chopin, Myriam Thiebaut

7 tirs à bout touchant

L'autopsie sur les trois corps effectuée à l'Institut médico-légal de Rennes a révélé que les tirs ont été effectués à bout touchant. L'enquête se poursuit pour définir avec certitude que l'homme décédé dans l'appartement est bien l'auteur des faits.

Sept cartouches percutées ont été retrouvées au sol dans le logement, précise le procureur, indiquant que l'homme a dû recharger à plusieurs reprises. L'enquête a révélé que le mari avait de munitions supplémentaires dans ses poches.

La seule personne survivante, la mère de la victime actuellement en réanimation, sera prochainement interrogée. Son témoignage sera déterminant pour l'enquête de police.

De très nombreux voisins ont entendu pour l'enquête, tous témoignent de cris d'enfants et d'une femme.

Le procureur de la République de Saint-Brieuc, Nicolas Heitz, confirme, dès le dimanche soir, "que l'on est effectivement face à un drame familial. Du premier scénario, ajoute le magistrat, il semblerait que l'homme ait utilisé une carabine pour tirer dans un ordre que nous ne connaissons pas sur sa conjointe et sur leur fille".

Lire : Féminicides. Quelles sont les histoires personnelles qui se cachent derrière les statistiques bretonnes ? 

Un couple marié depuis 2018, en cours de séparation

Le couple mixte franco-tunisien s'était marié en Tunisie en 2018. La jeune femme, originaire de Saint-Breuc avait rencontré son futur mari, tunisien, en août 2016 sur les réseaux sociaux. Elle était encore mineure au moment de leur rencontre. 

Après recherche, le procureur signale que la victime avait effectué une plainte au commissariat de Saint-Brieuc en août 2018, pour des menaces. Plainte qu'elle avait retirée le mois suivant.

Le procureur de Saint-Brieuc a précisé avoir fait une demande pour savoir si l'homme était connu des services de police tunisienne.

En France, l'auteur des faits travaillait pour le département des Côtes d'Armor, comme apprenti électricien. La jeune femme recherchait du travail.

Le couple était en cours de séparation depuis mi-décembre. La victime qui avait pris la décision de cette séparation, vivait depuis peu chez ses parents avec son enfant. Le couple n'avait pas encore lancé de procédure de divorce.

L'auteur des faits détenait un permis et une arme de chasse. Arme qui a été utilisée sur la scène du crime. Pour ses voisins, l'homme était très courtois et très réservé.

Les premières auditions

L'enquête est ouverte et confiée au commissariat de Saint-Brieuc. L'identité de la police judiciaire de Rennes s'est également rendue sur place. Les premières auditions de témoins se sont déroulées ce 23 janvier 2023 et devraient permettre d'éclairer les circonstances de ce drame. 

Une voisine de cette famille dit avoir "entendu des cris", alors qu'elle revenait d'une balade en forêt, ce dimanche. "J’ai entendu une femme qui criait "à l’aide", qui disait, "aidez-moi", témoigne-t-elle. Et puis, trois secondes après, j’ai entendu cinq coups de feu. Un premier, un deuxième, plus rien et après-coup, d'autres coups et le silence total, le silence total".

Les victimes

La jeune femme de 22 ans était originaire de Saint-Brieuc, dans les Côtes d'Armor. La fillette était scolarisée en petite section de maternelle dans une école privée. 

La famille occupait un appartement dans cette résidence de Saint-Brieuc loué par l'association Sillage qui aide les jeunes à se loger au sein du parc Terres d'Armor Habitat. Depuis peu, l'homme vivait seul dans l'appartement, sa compagne étant repartie vivre chez ses parents.

François Aussanaire, l'un des dirigeants de l'organisme de logements sociaux, explique que la famille venait de se voir attribuer un nouvel appartement au centre-ville "en location directe cette fois. Ils devaient libérer leur précédent appartement ce lundi, dit-il. Le déménagement était en cours. On ne comprend pas ce qui s'est passé. Ce couple ne posait aucun problème et n'était pas repéré comme tel".

Dispositif d'écoute

Terres d'Armor Habitat a mis en place une cellule d'écoute dans cet immeuble. Deux salariés du bailleur costarmoricain ont passé la journée de lundi auprès des voisins du couple. "Nous les avons également orientés vers le dispositif de soutien du centre médico-psychologique de Saint-Brieuc, s'ils ressentent le besoin et la nécessité de s'y rendre" précise encore François Aussanaire. 

Une cellule sentinelle de soutien psychologique a été mise en place pour accompagner les policiers qui sont intervenus sur cette affaire. "Ils sont très choqués" confie un de leur collègue.

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