Après son agression, la semaine dernière, le maire de Saint-Brieuc a reçu la visite, ce lundi 30 septembre, de la ministre déléguée à la ruralité, au commerce et à l’artisanat, la bretonne Françoise Gatel. Ancienne sénatrice, elle a travaillé à durcir les sanctions lorsque des élus sont agressés.
Les violences faites aux élus, voilà un sujet que Françoise Gatel, désormais ministre, connaît bien. En tant que sénatrice d’Ille-et-Vilaine, elle a largement contribué, depuis 2019, aux derniers textes de loi votés pour mieux les protéger. En mars dernier, une loi a renforcé les sanctions pénales à l’encontre de leurs agresseurs.
Il y a quelques jours, le 26 septembre, Hervé Guihard s'est fait agresser dans un café, par un homme armé de deux couteaux. L'individu souffre de troubles psychiatriques, et a été, depuis l'agression, hospitalisé d’office.
"L'arsenal pour protéger existe"
Depuis l'attaque subie par l'édile, de nombreux soutiens se sont manifestés, jusqu’à la visite, ce lundi 29 septembre, de la ministre Françoise Gatel, en préfecture des Côtes-d'Armor.
Le maire qui s’engage à servir les autres, il représente l’État. Et l’État et la République ne peuvent pas laisser bafouer quelqu'un qui les représente.
Françoise GatelSénatrice et ministre déléguée chargée de la ruralité
"En 2019, on a créé, rappelle la ministre, la protection fonctionnelle des élus, pour les protéger dans leur fonction de maire. Et cette année, on a aggravé les sanctions prévues dans la loi, y compris pour du harcèlement moral sur les réseaux sociaux." Françoise Gatel souligne que pour les faits les moins graves, des sanctions "pédagogiques" sont privilégiées, comme les travaux d'intérêt général au service de la commune.
Des propositions pour limiter l'insécurité
Ce soutien, le maire de Saint-Brieuc a souhaité le mettre à profit au plus tôt. Il part du constat que "l'insécurité dans l'espace public vient pour beaucoup des problèmes d'addiction et de santé mentale". Son agresseur avait d'ailleurs déjà fait un séjour en hôpital psychiatrique, après avoir tenté de tuer ses parents, il y a douze ans. Concernant la santé mentale de certains habitants, Hervé Guihard demande que l'Agence régionale de santé s'implique dans les Conseils locaux de sécurité, ces instances qui réunissent préfet, procureur et élus locaux.
"Dans ce Conseil, j'ai demandé aussi qu'on puisse parler des situations de certains habitants", poursuit le maire.
Avec les autorités, notamment sanitaires, il faut qu'on puisse parler des 10 ou 15 personnes qui posent souci dans la commune, sans laisser fuiter leur identité, afin de se coordonner pour trouver des solutions face aux problèmes de santé mentale de ces gens-là.
Hervé GuihardMaire de Saint-Brieuc
Une initiative concrète qui a manifestement recueilli l’assentiment de la ministre, du procureur et du préfet.