Comment résorber les déserts médicaux? Certains maires prennent le dossier à bras le corps. A Loudéac dans les Côtes d'Armor, c'est la solution du salariat qui a été choisie pour attirer des généralistes et soulager la maison médicale déjà débordée. Et c'est un succès.
"Vous allez pouvoir vous allonger, je vais prendre votre tension". Le docteur Salomé Muller, 34 ans, enchaîne les consultations dans son cabinet, ouvert depuis une semaine. Auparavant, elle travaillait en Corrèze, comme remplaçante d’un médecin libéral.
Elle cherchait un emploi de salarié. Il y a quelques mois, elle a répondu à un appel du pied de la commune de Loudéac, touché de plein fouet par le phénomène des déserts médicaux.
"Je suis arrivée ici parce que je voulais faire un exercice salarié, explique la jeune femme. J’ai cherché dans différentes régions. Et j’ai choisi Loudéac parce que j’ai senti une forte dynamique de la mairie".
Un centre de santé municipal pris d’assaut
Le centre municipal de santé, sur lequel planchait la mairie depuis deux ans, a ouvert ses portes le lundi 19 février. En quelques jours, il était saturé. Les patients en manque de suivi médical ont afflué en masse, et rapidement. A tel point qu’il a fallu rappeler une règle : seuls les habitants de Loudéac et de dix communes avoisinantes ont accès à ce service.
Pour ceux qui ont enfin pu avoir accès à une consultation, c’est un réel soulagement.
"Il n’y avait plus de place depuis bien longtemps, confie une dame en fauteuil roulant. C’était vraiment nécessaire qu’un nouveau médecin arrive".
"C’est toujours mieux d’avoir plus de médecins sur Loudéac. Ça permet aussi de soulager les autres collègues qui sont déjà sur place", ajoute un autre patient.
A Loudéac, malgré la présence de 6 médecins généralistes libéraux, 2000 personnes, soit 20% de la population n’ont pas de médecin traitant.
Daniel Coguic, maire adjoint délégué à la Santé à Loudéac
La mairie se réjouit de son investissement
Côté mairie, on en regrette pas d’avoir investi la bagatelle de 59000 euros – 29000 euros pour la construction du bâtiment, 30000 euros pour le matériel - dans ce centre médical, et de supporter aujourd’hui le salaire du médecin et de la secrétaire médicale.
"Quand on voit arriver toutes ces patients qui arrivent et n’avaient pas de médecin traitant, franchement ça interpelle, note Daniel Coguic, maire adjoint délégué à la Santé à Loudéac. Cela montre le bien-fondé de cette création, on est très contents parce qu’on répond vraiment à un problème de santé. Le maire disait « la santé c’est une priorité".
Encore deux médecins à trouver
Reste maintenant à trouver encore deux médecins et une seconde secrétaire médicale. Les locaux, dont deux salles d’examen, sont parés pour les accueillir.