Pénurie de médecins. Une situation inquiétante pour les usagers de la santé

La pénurie de médecin fragilise l'accès aux soins des patients
Immersion dans le quotidien de deux médecins généralistes : deux générations de praticiens, deux manières d’appréhender une vie au service des malades. ©Romuald Bonnant, Nicolas Corbard et Quentin Cezard

En Bretagne, une commune sur deux n’a pas de médecin généraliste. Et la relève s’annonce difficile : la médecine générale est la spécialité la moins prisée des étudiants. Pourquoi cette crise des vocations ? Le médecin de famille est-il en passe de disparaître ? "Enquêtes de région" revient sur cette pénurie qui affecte l'accès aux soins.

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La Bretagne compte 10.000 médecins en activité régulière. Ce qui en fait une région richement dotée contrairement à d'autres. La Bretagne est même la deuxième région de France la mieux servie en généralistes. Cela n'empêche, il existe de fortes disparités entre territoires. Ainsi, une commune sur deux n'a pas de médecin généraliste. L'accès aux soins est donc fragilisé. Selon un rapport du Sénat publié en mars 2022, 11% des Français n'ont pas de médecin traitant. Une situation intolérable pour Mireille Massot, présidente de France Assos Santé en Bretagne, invitée du magazine « Enquêtes de région ».

LIRE : CARTE. Pénurie de médecins en Bretagne : la moitié des communes n'ont pas de généraliste

QUESTION : " Pour assurer une continuité des soins, certains actes ont été délégués par les pouvoirs publics à d’autres professionnels de la santé, comme les pharmaciens, les infirmiers. C'est une réponse suffisante ? "

On doit aller vers une réponse qui permette de rassurer le patient à partir du moment où il a besoin de consulter un professionnel de santé. C'est ce qui se fait avec le dispositif OSyS dans les pharmacies. Cela permet au patient d'obtenir des réponses et de ne pas engorger les urgences. Cela peut être le pharmacien, le kinésithérapeute, un infirmier, à condition que le patient ait la connaissance de ce qui existe.

QUESTION : " Pour lutter contre les déserts médicaux, la SNCF annonce l'installation de cabines de télémedecine dans les gares d'ici à 2028. Comment voyez-vous l’arrivée de ces consultations ? "

Nous ne sommes pas opposés à tout dispositif qui vient pallier un déficit de médecins. Pour autant, dans tous les endroits où c’est à visée commerciale, comme les gares par exemple, ce n'est pas souhaitable. Nous sommes sceptiques et opposés à ces installations dans des zones commerciales

LIRE : Une cabine de télémédecine en visio pour des étudiants brestois

QUESTION : " Le temps médical (le temps passé par le médecin face à son patient) est de plus en plus restreint. Les patients sont en demande de plus d’écoute ? "

Ce que recherche le patient, c’est d’avoir une qualité relationnelle avec le professionnel de santé qu’il a en face de lui. C'est une équation terrible que l'on n'arrive pas à résoudre : les médecins étant de moins en moins nombreux, ils ont de moins en moins de temps à consacrer à cette qualité relationnelle. Or, une écoute, un regard va mettre en confiance, va permettre au patient de se livrer et de dire ce qu’il ressent et pourquoi il est là. Et cela peut contribuer à aider le professionnel de santé à définir de manière plus précise le diagnostic. C’est cette alliance de qualité relationnelle et de qualité clinique que recherche le patient.

QUESTION : " Cette qualité relationnelle est-elle enseignée dans les facs de médecine ? "

Non ! Mais France Assos Santé délivre des formations en direction des internes avec le message que le patient a quelque chose à dire de sa propre vie qui va certainement servir au diagnostic. On intervient en 2ᵉ, 3ᵉ et 4ᵉ année de médecine.

LIRE : Déserts médicaux. Un internat rural pour loger et séduire les futurs médecins

QUESTION : 47% des médecins libéraux confient avoir été en situation de burn out. Pour assurer un équilibre avec leur vie de famille, de plus en plus de praticiens s'autorisent des garde-fous. Ils ont raison ?"  

Quand on fait 9, 10 ans d'études, c'est qu'on a forcément une vocation à devenir médecin et à se mettre au service de la qualité de la santé des autres. Pour autant, je trouve normal, voire souhaitable, que les médecins veillent à l’équilibre vie personnelle et vie professionnelle. Cet équilibre va leur permettre d’être disponibles pour des personnes qui vont moins bien et qui sont en difficulté passagère.

Le magazine Enquêtes de région " La fin du médecin de famille ?" est à découvrir ce mercredi 28 février sur France 3 Bretagne à 22h55 ou dès maintenant sur france.tv

(Avec la participation de Robin Durand)

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