Tombes dégradées. La commune de Guitté indignée

Les faits se sont déroulés samedi après-midi, entre 15 et 16h30. 68 tombes du cimetière de la petite commune des Côtes d’Armor ont été la cible de jets de pavés. Des dizaines de plaques "A mon papa", "A notre grand-mère" ont été brisées. Des faits gratuits, sans caractère raciste ou antisémite, mais qui ont blessés les 700 habitants de Guitté.

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"Ce n’était pas beau à voir" soupire l’adjudant-chef David Le Coquil, commandant la brigade de Caulnes, chargé de l’enquête. "Ceux qui ont fait ça ont cassé ce qui se présentait. Ils sont rentrés dans le cimetière, sans doute vers 15h samedi après -midi. Ils ont ramassé des pavés de bordure qui étaient entreposés derrière un mur de l’enceinte et ils les ont balancé, sans viser ni une tombe particulière, ni une zone, mais en cassant tout."

68 tombes du cimetière dégradées

Au vu des premières constatations, les gendarmes sont persuadés que les auteurs des faits n’avaient aucun schéma tactique. Ils ont détruit des objets funéraires sur au moins 68 tombes. "Ils détruisaient les plaques et les objets funéraires au fur et à mesure de leur avancée dans le cimetière. C’est de la dégradation pure et gratuite. On sait avec certitude que cela a été fait inconsciemment."

Une violence symbolique

Aucune inscription à caractère raciste ou antisémite n’a été relevée. 'Les tombes en elles-mêmes n’ont pas souffert, mais tous les mots, "A mon papa", "à notre grand-mère", et tous les objets funéraires ont été détruits ' souligne le gendarme. "Le préjudice financier est très important, et la souffrance morale est terrible."

"Certains décès étaient récents, détaille David Le Coquil, ça a été très dur pour les familles. Ce n’est pas un fait anodin, la population locale a été très blessée émotionnellement. Il y a eu des tombes d’enfants qui ont été touchées. Samedi, il y avait de la colère et de l’indignation."

"Nous sommes dans l'incompréhension totale, nous avons essayé de prévenir les familles dont les tombes étaient dégradées " témoigne Géraldine Lucas, la maire de la commune. " Ce n'est pas un pavé qui a été jeté par dessus le mur et qui par malchance est tombé sur une tombe, ce sont des dizaines de croix, de vases, de Christs, de plaques qui ont été détruites. Certains de ces objets étaient très importants pour les habitants. Nous sommes conscients de l'émotion et essayons d'apporter notre soutien à toutes les familles."

Les gendarmes poursuivent leurs investigations et  l’enquête avance.

Aujourd’hui, en mairie de Guitté, ils vont assurer une permanence de 10h à 12h et de 16h à 18h pour recueillir les plaintes des familles.

Pour une profanation de tombes, la peine encourue est de 2 ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amendes.

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