Après deux semaines de perturbation liée à une contamination au Covid-19, l'abattoir breton Kermené, qui fournit l'ensemble des Centres Leclerc, devrait retrouver une activité normale cette fin de semaine, a-t-on appris jeudi de source syndicale.
Également lieu de découpe et de transformation l'abattoir, installé au Mené (Côtes-d'Armor), devait retrouver dès jeudi sa vitesse de croisière avec 8.000 porcs abattus par jour (40.000 porcs/semaine), après une reprise mardi et mercredi avec 6.000 porcs/jour, a-t-on appris après de la CFDT, principal syndicat dans l'entreprise, confirmant des chiffres obtenus de source syndicale agricole.
Plus d'une centaine de salariés touchés par le virus
Au total, selon l'Agence Régionale de Santé (ARS), plus d'une centaine de salariés avaient été testés positifs au Covid-19 lors de deux importantes campagnes de dépistage concernant environ un millier de salariés dans la deuxième quinzaine de mai. "Une prime de 1.500 euros, à proportion du temps travaillé, a été annoncée par l'entreprise", a fait savoir la CFDT.
Conséquences pour les éleveurs et sur le cours du porc
Par ailleurs, la chute d'activité de l'abattoir a entraîné des difficultés, notamment de place dans les élevages livrant à Kermené: les animaux sont en surpoids, faute d'avoir pu être abattus à la date prévue. Ce surpoids entraîne des pénalités à la vente pour les éleveurs qui engagent également des dépenses supplémentaires pour nourrir leurs porcs plus longtemps que prévu. Mais cette activité perturbée a également une incidence sur le prix arrêté au Marché du porc breton (MPB) lors des deux cotations hebdomadaires, prix qui sert de référence pour l'ensemble de la production porcine française. Lors de la dernière cotation jeudi, le prix a été fixé à 1,346 euro le kilo, inchangé pour la cinquième séance consécutive de cotation, contre une moyenne supérieure à 1,50/kg, voir 1,55, avant et au début de la crise sanitaire.
Deux effets positifs à venir
La chute d'activité de Kermené amène davantage d'offre sur le marché, "ce qui empêche le prix de monter" dans le contexte actuel et constitue "un manque à gagner pour les éleveurs (...) On ne serait pas descendu à ce prix-là s'il n'y avait pas eu le Covid", souligne-t-on de source syndicale agricole.
On peut cependant tabler sur "deux effets positifs" dans la période à venir, commente-t-on au MPB: "La réouverture des restaurants" et "la rivalité États-Unis/Chine dont
les Européens pourraient peut-être un peu profiter" après avoir "perdu beaucoup depuis novembre" au bénéfice des USA.
Sollicité à plusieurs reprises, la direction de l'abattoir n'a pas répondu aux demandes de l'AFP. Selon le site internet de l'entreprise, "Kermené fournit l'ensemble des magasins
E.Leclerc en produits de boucherie, charcuterie et traiteur, destinés à la fois aux rayons traditionnels, frais emballé et libre-service".