Depuis quelques jours, Allan Cahorel sillonne la Bretagne pour poser ses fils de funambule dans les endroits les plus spectaculaires. Après Camaret, la Pointe du Raz, il a marché au-dessus du vide et de l’eau au Cap d’Erquy dans les Côtes d’Armor. Moment de frisson et de grâce.
Allan Cahorel s’approche de la falaise et soudain se jette dans le vide. Un instant plus tard, il se balance sur son fil… tend les bras et avance pieds-nus au dessus du vide. Il a attaché ses fils aux rochers du cap de la Chèvre, à Erquy. Loin, tout en bas, la mer scintille. Il retient son souffle et progresse doucement vers l’autre bord.
"Ce qui est assez intéressant, confie-t-il, c’est que c’est contre-nature de se retrouver comme ça au-dessus du vide. Etre funambule, comme cela dans un tel paysage, ça s’apparente un peu à de la méditation, on vit l’instant présent, on ressent."
Toujours plus haut
Allan Cahorel a commencé petit garçon, à 12 ans, en installant une première corde entre deux arbres, puis il a monté le fil, de plus en plus haut, et encore de plus en plus haut jusqu’à tutoyer le ciel et les nuages. Son meilleur souvenir reste Le Mont d'or, "300 mètres de gaz sous les pieds".
Le jeune homme de 23 ans est professeur de guitare et rêve de voir les notes de musique s’entremêler avec son fil. Il emmène quelques fois sa guitare en apesanteur et joue entre ciel et terre.
Apprivoiser la peur
Au départ, quand Allan a essayé de marcher très haut au dessus du vide, il a eu peur. "Une peur paralysante", décrit-il. Ses premières expériences de funambule à grande hauteur se sont soldées par des chutes et du découragement. "Et puis, j’ai réussi à dompter la peur et maintenant que j’arrive à la canaliser, c’est du plaisir."
Amoureux de la hauteur, Allan Cahorel a envie de repousser les frontières du possible, le plus haut possible
(avec Gilles Le Morvan)