Coupe de France, 32e de finale. Lannion, Pontivy, Vannes et Plabennec rêvent de marquer l’Histoire

Sept clubs bretons jouent ce week-end les 32e de finale de la Coupe de France. Les trois écuries de Ligue 1 Rennes, Brest et Lorient bien sûr. Mais aussi quatre clubs amateurs qui ont réussi à se qualifier. Lannion, le Stade Pontivyen, Vannes et Plabennec. Et qui rêvent tous de marquer l'Histoire.

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Pour les amoureux du football, c'est un des bonheurs de janvier : les 32e de finale de la Coupe de France.

Pendant que les professionnels espèrent juste de pas tomber dans une embuscade et trébucher bêtement devant plus petit que soi, les clubs amateurs, qui ont passé le cap du 8e tour, se mettent à rêver eux d'un parcours qui marquera l'histoire. 

Ce week-end, sept clubs bretons se retrouvent sur le pont. Avec les trois équipes de Ligue 1 qui font leur entrée dans la compétition bien sûr. Samedi, le Stade Brestois se déplace à Avranches (National) à 15h30, match retransmis sur France 3 Bretagne, le Stade Rennais à Bordeaux à 20h 45. Et dimanche, le FC Lorient ira affronter l'AS Chataignerais (R1) à 15 h30.

Mais quatre clubs amateurs de la région sont aussi qualifiés : le Stade Pontivyen, le FC Lannion, le Stade Plabennecois, et le Vannes Olympique Club. 

 

Le Stade Pontivyen dans la peau du petit poucet breton 

C’est le petit poucet breton de ces 32e de finale de la Coupe de France. Après avoir éliminé Alençon au 8e tour, le Stade Pontivyen, équipe de Régionale 1, recevra Les Herbiers, Nationale 2, dimanche à 18 h.

Un 32e de finale à domicile d’abord synonyme d’exigences particulières en terme de sécurité, de restrictions. Si le Stade du Faubourg de Verdun peut accueillir 3.100 personnes, le nombre de places sera limité à 2.800.

Une centaine de supporters vendéens sont attendus pour un match qui devrait se jouer sur un terrain bien gras. "Météo oblige, c'est bien mouillé, mais les services de la ville travaillent dessus" indique le président Steven Le Plénier. Qui se veut "serein à 100%."

Face aux Herbiers, pas de complexe d'infériorité

Si pour ce 32e de finale, le Stade Pontivyen n’a pas tiré une grosse écurie, l’adversaire attendu n’est pas non plus le premier venu. Les Herbiers, équipe de N2, qui pour la petite histoire compte dans ses rangs le Morbihannais Alexandre Lavenant, ancien de la GSI Pontivy, est pour mémoire le club qui s’était hissé jusqu’en finale en 2018, battu par le PSG 2/0.

"C’est une équipe de Coupe, souligne le président Le Plénier, au tour précédent, ils ont sorti Guingamp. Mais bon. Il n’y a pas de complexe d’infériorité à avoir. Nous aussi, on aime les parcours en Coupe".  

Parce qu’au Stade Pontivyen, on a aussi quelques belles lignes au palmarès. "La plus grosse épopée remonte à… 1953, rappelle Steven Le Plénier, un 8e de finale contre Lille. Pontivy avait pris 7/0 mais, cette année-là, le LOSC qui était le PSG de l’époque, avait été au bout. Et puis plus récemment, en 2019, il y a eu ce 32e de finale face à Guingamp au Roudourou. On perd 4/2. Mais pour l’anecdote, souligne malicieusement le président, on était tombé sur un Marcus Thuram des grands jours, auteur d’un doublé. L’attaquant de l’Equipe de France n'en a mis que deux dans sa carrière. Un contre le Real de Madrid, un autre contre le Stade Pontivyen. On est en bonne compagnie".

 

"Jouer un 32e de finale un dimanche soir à 18 heures, c’est un manque de considération"

 

Un gros regret quand même pour les Pontivyens, l’horaire du match dimanche à 18h. "Il y a un manque d’empathie, de considération pour le football amateur en général, termine le président . On n’est pas le seul club à vivre ça. C’est compliqué pour les spectateurs. On était d‘accord avec Les Herbiers pour jouer à 17h. Mais il n’y a même pas eu de discussions. Bon, on est en 32e, on ne va pas bouder notre plaisir. Mais c’est dommage".

Jouer Toulouse au Roudourou, le gros lot pour le FC Lannion 

Pendant ce temps là, le FC Lannion, N3, aura lui le privilège de recevoir une équipe de Ligue 1. Vainqueurs aux tirs au buts des Nantais de la JSC Bellevue au 8e tour, les Trégorrois recevront Toulouse au Roudourou dimanche soir à 18 h.

"C’est la première fois dans l’histoire que le club atteint ce niveau. Il y a déjà eu des 7e tours face à Lorient, Guingamp ou Brest. Mais on avait perdu à chaque fois, se souvient le président Philippe Cousyn. Là, parvenir en 32e et décrocher en plus une Ligue 1 au tirage au sort, c’est exceptionnel".

Sur la pelouse guingampaise, et face au 12e du championnat français, la tâche s’annonce évidemment ardue pour les amateurs. Mais l’adversaire toulousain n’est pas non plus au mieux de sa forme. Le TFC de Philippe Montanier, ex entraîneur de Rennes, a connu fin décembre un sérieux revers 6/1 face à Marseille.

"On verra bien, tempère le président Cousyn. L'essentiel est de profiter de ce moment, pour tous les bénévoles, les licenciés... On a invité tous les petits, avec une place en plus pour les parents. Ce doit être une récompense pour tout le club. On attend peut-être 5.000 spectateurs à Guingamp. Il faut que ce match soit une fête."

Une fête, avec avec accessoirement de belles étrennes à la clé. Les clubs amateurs qui ont réussi à se hisser jusqu'au 32e percevront au total 52.500 euros de dotations de la Fédération française de football, en guise de récompense pour leur parcours.

"A Lannion, c'est 15% du budget annuel du club" précise le président. En cas de qualification, ce sera 50.000 euros supplémentaires à la clé. En cette période d'épiphanie, il n'est jamais interdit d'espérer la fève. 

Plabennec / Vannes : derby breton pour une place en 16e

Au tirage au sort, ces deux là n’ont pas décroché le gros lot, mais le droit en revanche de rêver un peu plus fort à une accession en 16e. Le Stade Plabennecois et le Vannes OC s’affrontent ce samedi à 18h,  sur la pelouse finistérienne de Kervéguen.

Entre les deux clubs, une division d’écart. A Plabennec, redescendu en N3 l’été dernier, on ne cache son bonheur d’être au rendez-vous. "Pour des aspects à la fois émotionnels et financiers explique le coach Nicolas Cloarec. Les dotations peuvent permettre au club qui en a bien besoin de voir venir, de consolider des emplois."

"On veut montrer que Plab' est là, que Plab' aime la Coupe"

Pour Nicolas Cloarec, qui s’y connaît en épopées depuis son passage à Concarneau notamment, "la Coupe fait sortir du carcan du championnat. C’est un levier pour décomplexer les joueurs, pour franchir un palier. On a su se transcender aux tours précédents, notamment contre Cholet, équipe de Nationale. Faudra le refaire si on veut espérer recevoir un gros, voire un très gros club français en 16e."

"Mais rien n’est acquis. Il faut de l’ambition, surtout pas d’excès de confiance. Mais on veut montrer que Plab' est là, que Plab' aime la Coupe".

Le VOC sait "où il met les les pieds"

En face aussi, on est impatient d’en découdre. Objectif : accéder pour la 2e fois en 2 ans aux 16e de finale. Et revivre pourquoi pas les émotions d’il y a un an quand Vannes avait affronté le PSG à la Rabine. "Un match qui restera gravé dans les mémoires pendant 20 ou 30 ans" souligne Pierre Talmont, le coach morbihannais.  

"Cette saison, on a réalisé un exploit en sortant Concarneau. Cette fois, ce sera Plabennec. On sait où l’on met les pieds, prévient Pierre Talmont. On les a étudiés de près et les gars seront motivés comme jamais. C’est du 50/50. Et je mets en garde mes joueurs. Ils ont d’énormes qualités individuelles, collectives et un entraîneur qui connaît la Coupe par cœur. Donc évitons de nous faire sortir par une équipe d’une division inférieure. Je touche du bois. Depuis que je suis sur un banc, ça ne m’est arrivé qu’une seule fois, avec Locminé à Paimpol, aux pénaltys. Surtout ne pas renouveler l’expérience."  

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