Alors que le marché du porc breton se tenait ce jeudi matin à Plérin (22), avec un cours en légère hausse, le président du marché et celui de la Cooperl commentent les mesures du plan de soutien à l'élevage présentées par le gouvernement : totalement inadaptées à la situation, à leurs yeux !
Alors que le marché au cadran à Plérin (22) pour le cours du porc se tenait ce jeudi matin, en pleine crise de l'élevage, le prix a atteint un niveau légèrement supérieur à 1,40 euros le kg, un prix artificiel, politique, dopé par le conjoncture et qui ne correspond en, rien à la réalité selon les acteurs du marché.
"L'Etat français n'est pas à la hauteur de la situation"
Patrice Drillet, le président de la Cooperl, coopérative bretonne de production porcine basée à Lamballe (22), leader sur ce marché en France, commente la fixation de ce prix du porc ce jeudi. Un cours totalement artificiel dit-il dans le contexte de crise vécu par la profession, "les acheteurs français ont joué le jeu ce jeudi et accepté les hausses, afin de relever le cours". Mais pour l'industriel, "l'Etat français n'est pas à la hauteur de la situation, les mesures du plan de sauvetage sont totalement inadaptées", dans un marché aujourd'hui européen, voire mondial. En France on est totalement déconnecté avec des distorsions de concurrence énormes par rapport à l'Allemagne par exemple notre principal concurrent ou les Pays-Bas. Des décalages entre le prix de la main d'oeuvre ou entre la fiscalité, la TVA en particulier.
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Pour le président du marché du porc breton, "les mesures n'ont rien à voir avec la réalité du marché"
Les propos de Daniel Picart, le président du marché du porc breton sont de la même veine. En ce qui concerne la hausse du cours, il précise que "les autres marchés européens ne comprennent absolument pas ce qui se passe en France, on est un peu dans une bulle, mais c'est vrai que cette hausse, c'est de l'argent qu'on met dans nos trésoreries et qui fait du bien". Il était un peu tendu au moment de la quotation, parce que cette hausse de prix se fait alors qu'il y a moins de cochons achetés, alors que "la logique commerciale veut que quand on fait de la hausse, on a besoin de cochons, et c'est frustrant !"
Quand aux mesures gouvernementales, pour lui aussi, elles n'ont rien à voir avec la réalité du marché. "Elles ne s'attaquent pas aux problèmes structurels des élevages, elles ne répondent à rien et ne protègent pas non plus les éleveurs français du dumping social et environnemental des autres pays européens, notamment Allemagne et Espagne".