C'est au cours d'une formation en tissage que Violaine Buet, designer de son métier, tombe amoureuse de la matière algue. Installée dans le Golfe du Morbihan, elle tisse l’algue dans son jardin.
Après des robes en chocolat, des sacs en peaux de poissons, pourquoi pas un petit manteau en algue ? Une matière non polluante, qui s'autodétruit et qui sent bon la mer ...
Quand on entre dans l'atelier de Violaine, ça sent l'algue et le bord de mer. Suspendues au plafond de grandes algues bleues se balancent dans le vent, sur les murs sont accrochés des peaux d'algues, un châle d'algue, une parure d'algues tricotées...
Violaine qui travaille depuis dix ans en industrie textile se voit dire adieu au plastique et se consacrer corps et âme à cette nouvelle matière qui la passionne, l’algue.
Il ne s’agit pas de microparticules d'algue mais bien d’algues entières qui seront travaillées. C’est les pieds dans l’eau que Violaine, récolte cette matière première à la main. Elle a débuté avec des algues brunes et élargit au fur et à mesure de ses recherches la palette d’algues à tisser.
Après la cueillette, ces algues vont être trempées, lavées, séchées, colorées, lissées, avant de se faire tisser avec du lin, de la laine ou du fil d’or pour des créations uniques.
Une quête de sens
Pour Violaine, c'est un véritable tournant professionnel mais c'est également un voyage, un nouveau chemin intérieur qui se profile. Son travail avec les algues c’est pour elle, une façon de vivre différemment son rapport au temps, à la matière et de se reconnecter à la mer, de revenir aux sources. En travaillant l’algue, elle a l’impression de dialoguer avec la matière qu’elle a eu sous ses pieds pendant toute son enfance.
Quand je travaille l’algue, c’est comme si elle avait une puissance, une force qui vient de loin, qui m’accompagne dans le travail avec elle. Je n’ai pas l’impression de travailler un matériau anodin. Je ne pense pas que lorsque l’on travaille avec des feuilles de plastiques on ait cette force-là
Violaine réfléchit à la manière de travailler l'algue sans industrialiser cette pratique et surtout en respectant la ressource. Elle ne veut pas que ses recherches sur le tissage d’algues entraînent à terme une destruction de la matière. Le tout, c’est d'agir en bonne intelligence et respect avec ce que la nature nous offre.
Pour l’instant, les créations de Violaine restent des prototypes qui s’exposent dans le monde entier. La designer se rapproche des professionnels du secteur artisanal, professionnel du tannage de peaux, de coloration textile, du tissage et du monde artistique pour faire connaitre ses pièces.
Pour Littoral, le magazine des gens de mer, la réalisatrice Caroline Rubens l'a rencontrée. Vous découvrirez également dans cette émission les bienfaits de la spiruline...