Avec une jauge restreinte, un public assis, et des spectateurs munis d'un pass sanitaire ? A quoi vont bien pouvoir ressembler les festivals cet été ? Pour les organisateurs des festivals bretons, les questions sont multiples après le "calendrier de déconfinement" présenté par Emmanuel Macron.
"Les questions qui se posent sont multiples : tout le monde n’a pas les mêmes contraintes. Et les premières contraintes sont économiques". Exemple avec les jauges restreintes, "elles peuvent être un frein, parce que très éloignées des jauges habituelles." explique Maryline Lair, directrice du collectif des festivals.
L'association regroupe 33 festivals bretons, toutes esthétiques confondues (dont Le Festival Interceltique de Lorient, Art Rock à Saint-Brieuc ou encore le festival du Roi Arthur à Bréal-sous-Montfort pour ne citer qu'eux).
Parmi les sujets d'interrogations, il y a le fameux "pass sanitaire" (certificat de vaccination ou résultat de test) évoqué hier par le Chef de l'Etat.
A première vue, sa mise en place à l'entrée d'un festival paraît "problématique", selon Maryline Lair, qui ajoute que cela pose problème aussi bien sur le plan éthique, que pour sa mise en œuvre. "On a des annonces mais on ne sait pas ce qui est prévu. Si une personne arrive avec son billet mais sans pass sanitaire qu’est-ce qu’on fait ?".
"On n’a aucune info sur la reprise des concerts debouts" ajoute la directrice du collectif, pour qui certains festivals ne pourraient avoir lieu avec un public assis, incompatible avec leur style musical (hip-hop, électro, métal).
"Comment ça va marcher ? concert debout, ou pas ? pour l’instant on ne sait pas, on travaille sur un schéma de public assis" explique Lisardo Lombardia, le directeur du Festival Interceltique de Lorient (FIL), qui a présenté la semaine dernière 2 scénarios pour l'édition du 50e anniversaire, qui doit avoir lieu du 6 au 15 août. Le FIL travaille simultanément sur une version «minimaliste» avec uniquement des concerts dans trois zones «étanches», et une version plus étoffée avec une programmation sur trois scènes.
Parmi les précisions attendues par les organisateurs, celle de l'autorisation des lieux de convivialité si chers aux festivaliers : "Nous avons besoin de savoir si nous pourrons installer des bars", ajoute le directeur du FIL.
Du côté des Vieilles Charrues, programmées du 8 au 18 juillet, "pas de changement pour nous, on continue la prépa du festival" indique entre deux réunions et "visios", son directeur, Jérôme Tréhorel. Le festival communiquera mi-mai sur sa prochaine édition.
Les directions des festivals du collectif prévoient de se retrouver en début de semaine prochaine "pour savoir qui fait quoi, quel festival est maintenu ? et dans quelles conditions ?", précise Maryline Lair, qui espère obtenir davantage d'informations, de la part des Préfectures notamment, dans les jours qui viennent.
Beaucoup de festivals se sont donnés jusqu'au 15 mai pour se positionner sur leur tenue, ou non, cet été.