Le Mont-Dol culmine à 65 m d’altitude et offre un majestueux panorama sur toute la baie de Cancale à Granville, avec un regard privilégié sur le Mont St Michel et Tombelaine. Un site à la fois apprécié des amateurs d’histoire et d’escalade.
Sa silhouette massive se distingue de loin... Un mamelon rocheux inattendu au milieu des champs et d'un vaste marais, auquel s'accroche un village ...
« Du haut de ce tertre isolé, l’œil plane sur la mer et sur les marais où voltigent, pendant la nuit, les feux follets ».
Chateaubriand, élève au collège de Dol y venait en promenade, sensible à l’atmosphère mystérieuse de ce cadre… 150 ans plus tard, la magie opère toujours lorsque Frédéric Buet escalade ces parois qu’il connaît par cœur.
Pendant une vingtaine d’années, c’est lui qui accompagnait des amateurs de grimpe sur les multiples voies du Mont. C’est l’un des sites réfèrent de la discipline en Bretagne. 7 à 8000 personnes y profitent des sensations qu’il offre. « Des sensations intenses, d’ici on domine tout le marais, on est au moins à 45 m du sol » précise Frédéric Buet, et puis il y a ce granit du Mont Dol et le sentiment d’escalader un site chargé d’histoire. « C’est un site puissant par son histoire, par son passé. Se dire qu’il y a quelques milliers d’années des chasseurs étaient ici, on y a retrouvé des ossements, c’est impressionnant… »
Des ossements de rhinocéros laineux, de mammouths, de grands cerfs mégacéros, de rennes, de loups, de lion ont effectivement été mis au jour lors de fouilles à la fin du XIXème siècle, après les découvertes fortuites des ouvriers carriers qui exploitaient la pierre du Mont Dol (pierre exploitée jusqu’en 1948). Il y a 110 000 ans, les chasseurs néandertaliens avaient déjà choisi cet endroit.
Une histoire qui passionne Michel Daumer, le président de l’association des « Courous d’pouchées », l’association d’histoire locale. Comme souvent, il la transmet aux enfants de l’école du village.
Un terrain de jeu nourri des légendes qui se racontent ici. Les récits des luttes de l’archange St Michel et du diable qui aurait laissé ses griffures dans la pierre.« Pour moi, enfant qui ai grandi ici, c’était un terrain de jeu formidable ce Mont Dol ».
Au-delà des légendes, le tertre fut très tôt un lieu spirituel, avec un temple gallo-romain avant un prieuré chrétien. Il reste aujourd’hui, la tour Notre Dame bénie en 1857 et la chapelle de l’Espérance, bâtie sur un ancien télégraphe de Chappe, pour les communications entre Brest et Paris. « Un message par temps clair mettait 3h pour être transmis entre Brest et Paris » précise le guide amateur aux enfants ébahis « c’était l’internet de l’époque ».
Exposé au vent, le mont accueille en outre deux moulins actifs pendant près d'un siècle jusqu'après la seconde guerre mondiale... C’est l’association de Michel Daumer qui veille à préserver ce patrimoine vivant. L’un des moulins est toujours en état de moudre des grains de blé. « Quand il était actif, combien de kilos de farine pouvait-il produire ? » s’interroge un des élèves. « On peut penser que quand il marchait bien, il transformait 1500 kg de blé dans la journée ».
Aujourd'hui, les ailes tournent à chaque occasion festive…devant un paysage à la tranquillité immuable.